Des homosexuels du camp des Quatre Chemins des Cayes entre compassion et stigmatisation

Des homosexuels du camp des quatre Chemins plaident pour une prise en charge au prix de l’équité et du respect des différences ainsi qu’une participation conséquente. Ce, avec la présence des opérateurs de l’aide humanitaire après le séisme du 14 août 2021  de magnitude de 7.2 à l’échelle de Ritcher, dans la péninsule du sud.

En effet, des camps se sont spontanément établis dans la ville des Cayes dont 6 sont identifiés sous la charge de comités constitués .2 des camps sur un ensemble de 6 bénéficient des services d’attention médicosociale des Centres Geskio. Le camp des Quatre Chemins a la particularité de voir cohabiter une vingtaine d’homosexuels assumés et une quinzaine de lesbiennes plutôt réservées .Ce camp a un effectif de 400 personnes regroupées en une certaine de familles, selon les dires d’Eslicar Odelaine, une militante dans l’entraide communautaire et du droit à l’assistance humanitaire dans le sud qui œuvre aussi dans la pratique de santé communautaire .

L’attention au camp en question, visitée au cours de la journée du 18 septembre 2021, est vouée au volontarisme néanmoins les prestations des centres Geskio et l’entraide communautaire.

Les  groupes les plus vulnérables ne sont pas pris en compte prioritairement .Ce sont des enfants, jeunes, personnes âgées, femmes enceintes, personnes à handicap, personnes âgées et celles liées au LGBTI. Leurs besoins spéciaux sont relégués à un rang plutôt marginal.

De l’avis d’un homosexuel du camp interviewé, surnommé Ti Barbara,il y a lieu que les personnes LGBTI notamment les homosexuels puissent récupérer leur milieu de vie qui soit un prolongement de leur identité. Il y en a aussi qui ont perdu le capital propre de leur commerce qui a fonctionné en dehors de toute couverture d’assurance en cas de désastres. Ils voudraient avoir une participation garantie  suivant les principes de l’équité et de l’égalité dans le respect des droits de la personne. Le sujet interviewé en a profité pour évoquer les méfaits d’un discours dominant de stigmatisation et de culpabilisation des homosexuels par rapport à un phénomène naturel survécu malgré les avancées de la sismologie et de l’éducation environnementale.

Ils sont, par la compassion des proches dans leur communauté de voisins, acceptés dans le centre Quatre Chemins. Aussi le critère d’appartenance à ce camp est établi suivant le critère de proximité affective et géographique.

Le témoin Ti Barbara a fait référence au Regroupement de Personnes Luttant contre la Discrimination et pour l’égalité (RPLDE), une initiative qui fonctionne ouvertement dans la ville des Cayes et qui se propose de défendre le droit des homosexuels.

Hancy Pierre, Prof. Travail social, Université d’État d’Haïti