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Les États-Unis supportent l’inacceptable en Haïti, selon Daniel Foote

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L’envoyé spécial de Washington pour Haïti, Daniel Foote, démissionne de son poste, environ deux mois après sa nomination. En quittant sa fonction, il n’a pas mâché ses mots pour dire tout haut ce que des haïtiens disent tout bas, et ce que d’autres ambassadeurs, moins courageux, n’oseraient dire. M. Foote a fait une mise en accusation de son propre pays.

Le contexte de la démission du diplomate est lié à la déportation massive et inhumaine des milliers d’Haïtiens qui essaient d’entrer illégalement sur le territoire américain. En profond désaccord à cette décision de l’administration Biden, l’ex envoyé spécial, évoque le danger que cela représente.

« Je refuse d’être associé à la décision inhumaine et contre-productive, prise par les Etats-Unis, d’expulser des milliers de réfugiés haïtiens et d’immigrants illégaux vers hait, un pays où les diplomates américains sont confinés dans des complexes sécurisés en raison du danger que représentent les gangs armés qui contrôlent la vie quotidienne. Le peuple haïtien, embourbé dans la pauvreté, pris en otage par la terreurs, les enlèvements, les vols et les massacres des gangs armés, ne peut tout simplement pas supporter l’injection forcée de milliers de migrants de retour et manquant de nourritures, d’abris et d’argents, sans que cela ne conduise à une nouvelle tragédie », écrit-il au secrétaire d’État américain, Anthony Blinkin.

Le gouvernement haïtien, le frère siamois des gangs

C’est logiquement saisissable. Le diplomate parle avec réserve mais, ne pouvant pas tout dissimuler. Si les asservis haïtiens au pouvoir n’arrivent pas à l’exprimer, M. Foote sévèrement critiqué par l’opinion publique, notamment, les soi-disant hommes politiques à son arrivé, s’est fait leur porte-parole tout en révélant les mauvaises combines de ce pouvoir pris d’assaut par les États-Unis et Ariel Henry.

« Cet État effondré. Ce gouvernement corrompu et lui-même allié des gangs est incapable de fournir la sécurité ou les services de base et davantage ne fera qu’aggraver le désespoir et la criminalité », lit-on dans la lettre arguant qu’Haïti a besoin d’une aide immédiat pour rétablir la sécurité, via la PNH.

Le procès des USA

Les mots écrits à son supérieur sont très fracassants confirmant du coup la responsabilité des États-Unis dans cette abyssale que se trouve Haïti depuis des lustres. Il ne faut pas chercher de midi à quatorze heures les causes mettant le pays dans cette impasse difficile. Les USA sont là, laisse penser le diplomate qui a mis sur le banc des accusés son propre pays.

« Notre politique envers Haïti reste profondément biaisé. Ce que nos amis haïtiens ont besoin le plus, c’est l’opportunité de tracer leur propre voie, sans que l’internationale ne joue la marionnette avec ses candidats. Je ne crois pas qu’Haïti puisse jouir de stabilité tant que ses citoyens n’auront pas la dignité vraiment de choisir leurs propres dirigeants de manière juste et acceptable. L’orgueil qui nous fait croire que nous devrions choisir le gagnant est saisissant. Les interventions politiques internationales en Haïti a constamment produits des résultats catastrophiques », souligne-t-il à M. Blinkin.

Les États-Unis supportent le gangstérisme en Haïti

Sans évoqué clairement le mot, M. Foote rappelle que son pays et d’autres ambassadeurs ont, la semaine dernière, publié une nouvelle déclaration publique de soutien au premier ministre de facto non élu, Dr Ariel Henry, en tant que leader par intérim d’Haïti, et ont continué à préférer son accord politique à un autre accord plus large et antérieur piloté par la société civile. Lequel chef qui dirige un gouvernement qui s’allie aux gangs et qui est mouillé jusqu’au cou dans la corruption. Le diplomate en a aussi profité pour déplorer le fait que ses recommandations ont été ignorées et rejetées, lorsqu’elles n’ont pas tout simplement été modifiées pour projeter un récit différent.

M. Foote par ailleurs prévoit les autorités américaines qu’à mesure qu’elles continuent d’ajouter à la misère déjà inacceptable, l’augmentation des migrants à leurs frontières ne fera que croitre. Il leur a aussi souligné à la conclusion de sa correspondance que : « Ajouter aux malheurs d’Haïti entrainera des conséquences désastreuses non seulement dans le pays mais, également aux USA et chez les voisins de l’hémisphère ».

Olry Dubois

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