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À chacun son agenda!

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Haïti entame une nouvelle année civile avec les mêmes incertitudes. Une année, comme les autres, qui n’est pas porteuse d’espoir. Elle doit conduire au renouvellement de la classe politique dans le pays, selon l’agenda du Premier Ministre, Ariel Henry.Un plan qui ne concorde pas avec celui de la majorité de la population.

Le pays n’échappe pas à la violence de tous les jours même si, depuis quelques semaines, une sorte de parodie de paix est constatée. Les sanctions, quoi qu’on dise, semblent diminuer la force de frappe des gangs. Elles les poussent à réviser un petit peu leur stratégie.

Cela n’est pas une garantie pour le Premier Ministre qui est en train de jouer, peut-être, sa dernière carte politique. Il s’agit du nouveau consensus controversé trouvé entre plusieurs secteurs de la vie nationale et publié dans le journal officiel Le Moniteur. Le Docteur Henry espère l’élargir davantage pour se garantir d’un minimum de tranquillité politique afin d’aller, comme il le souhaite, vers la réalisation des élections dans le pays.

C’est possible. Mais, d’abord, il va falloir que la communauté internationale fasse un peu plus d’efforts pour soutenir la lutte contre l’insécurité à travers le renforcement considérable de la Police Nationale d’Haïti (PNH), ou un appui militaire en suivant une feuille de route bien définie avec des objectifs clairs et un mandat détaillé. De toute évidence, l’avenir de la nation continue de nager dans des eaux troubles. Tous les voyants sont toujours en rouge et ça va de mal en pis.

Aller vers les élections et remettre le pouvoir à des élus est l’objectif du Chef de la Primature. Une volonté qui ne concerne que lui puisque la population a, pour l’heure, la tête ailleurs. Son agenda, c’est de quitter le pays vers des cieux plus cléments. C’est de profiter de la nouvelle opportunité américaine pour rejoindre les États-Unis.

Pour plus d’un, le moment est venu de quitter le pays,  ses politiciens rapaces et ses problèmes de toutes sortes. Le temps de sauver sa jeunesse. De sourire. De respirer. Le temps de vivre. La population est partante. Une aubaine pour les hommes au pouvoir qui peuvent se rassurer qu’il ne va pas y avoir de manifestations populaires rageuses dans les rues  au cours de cette année. Outre cela, les opposants sont maîtrisés par le Canada et les États-Unis. La voie est désormais libre pour l’exécutif d’agir sans contrainte.

On ignore ce que cache le projet américain. On aurait plutôt souhaité son appui à la résolution du phénomène galopant de l’insécurité. On apprécierait davantage s’il se repentait de sa politique déstabilisatrice en Haïti. On l’applaudirait s’il décidait finalement de participer activement à nos côtés, en toute transparence et en toute honnêteté, dans la quête de la restauration de la démocratie et de l’État de droit dans le pays. Comme nous tous, le Gouvernement américain a son agenda. Que chacun tente sa chance car, migrer pour survivre n’est pas un péché. C’est un instinct naturel. Partir ou rester est une initiative personnelle. La crise par contre concerne la communauté dans sa globalité. Faites vos jeux.

Daniel SÉVÈRE

danielsevere1984@gmail.com

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