À la rencontre du jeune chanteur de musique racine, Kerven Lebrun, dit Kabysh
3 min readJeune talent confirmé, Kabysh apporte ses notes sur la partition de la musique racine haïtienne, avec une sonorité propre à sa virtuosité. De la chorale Saint-Louis/Sacré-cœur de son école à la tendance racine, Kabysh, de son vrai nom Kerven Lebrun, prend sa place dans le milieu artistique haïtien.
« Rasanbleman » est un concept cher au jeune artiste, chanteur et compositeur Kabysh, originaire de la capitale haïtienne, Port-au-Prince. Dans un entretien accordé à notre rédaction, il explique la raison de son amour du « Rasanbleman »: « Je suis né dans une famille nombreuse. Il y a avait toujours du monde à la maison, que ce soit chez mes parents à Delmas 19, chez ma tante à Clercine, ou chez ma grand-mère à Fonds-des-nègres. Jusqu’à maintenant, j’adore l’ambiance de la vie commune ».
Né un 6 octobre 1995, Kerven Lebrun de son vrai nom, est un jeune chanteur qui enjolive la tendance racine avec son immense talent. C’est à l’Institution Saint-Louis de Gonzague, où il a fait toutes ses études classiques, qu’il s’est mis à parfaire son talent, à peaufiner son timbre de voix. Il a même été membre de la chorale de son école. Par ailleurs, dans son quartier, il caressait le rêve de devenir une star avec un groupe de Hip-Hop formé avec quelques amis du coin.
En 2011, le jeune talent très prometteur s’accordait avec un camarade de son école pour former le groupe « Ti Lakol », avec lequel il a fait ses premiers pas sur scène lors d’un Talent show. Avec une belle interprétation de la musique consciente de Bélo, intitulée « Listwa dwol », Kabysh a émerveillé la foule pour sa première prestation. Depuis, il n’a cessé de multiplier les performances aussi bien dans le milieu scolaire que dans d’autres espaces culturels. Quatre ans plus tard (en 2015), il enregistre avec cette même formation musicale à tendance Compas, le titre « Chantal », le morceau qui a véritablement lancé sa carrière professionnelle. Cependant, c’est après ses études universitaires à l’Université d’État d’Haïti en 2018, qu’il a décidé de se mettre uniquement au service de son art de prédilection, la musique.
« La musique a une place importante dans ma vie. J’y trouve un monde du réconfort. Car elle m’offre un moment de paix quand tout est chamboulé à l’extérieur », déclare l’interprète de « Ayizan », qui parle de son incertitude ou de l’espoir qu’il chérit en lui dans ses morceaux. Kabysh affirme qu’il puise son inspiration dans le « Rasanbleman ». « Mes morceaux sont nés dans des ambiances amicales où l’on partage nos énergies », confirme le chanteur racine, passionné de lettres.
Sans vouloir se comparer aux autres talents de sa génération, le jeune virtuose voit son art au-delà des limites imposées par le temps. « Ma musique est intemporelle. Elle est dans le cœur », confie-t-il, précisant plus loin que son ambition consiste à proposer un nouveau paradigme, une nouvelle façon de percevoir les choses au-delà des challenges qui nous sont imposés chaque jour. « Il faut tout d’abord faire ce qu’on aime, et la suite dépendra de la nature », ajoute le musicien, qui est aussi membre d’un cercle littéraire et politique appelé « Konbit’Ay ».
Kabish compte aujourd’hui une douzaine de morceaux dans sa discographie. Il ne compte pas s’arrêter là. De concert avec le dj Manito Nation, Kolo, Ti Tanbou et le guitariste Paul Beaubrun, il a mis en branle le mouvement GWOLOBO, dans l’objectif est de promouvoir la culture haïtienne à travers tout le pays. De plus, « je travaille sur mon propre projet musical qui sera disponible sous peu », révèle la voix de « Nago », qui espère marquer son passage dans la musique haïtienne.
Tout vient à point à qui sait attendre, dit le proverbe. Ainsi, Kabysh n’entend pas confondre vitesse et précipitation. Toutefois, il s’efforce d’être consistant dans ce qu’il fait, en exprimant librement ce qui le traverse, à en croire ses mots. Mordu de lettres et de musique, Kerven Lebrun se veut un artiste engagé qui espère le changement du pays.
Soulignons que Kerven Lebrun n’évolue pas seulement dans le domaine des arts, car il est aussi entrepreneur. Il est en effet le fondateur du restaurant « KayByshLa », et il vend sur le marché le thé H-the.
Statler Luczama
Luczstadler96@gmail.com