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À mi-chemin!

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La Police Nationale d’Haïti (PNH) se mure dans le silence. C’est une situation assez rare avec Garry Desrosiers comme porte-parole. D’habitude, pour la moindre action posée la police vante son mérite.

Ce n’est plus le cas depuis l’opération «Bwa kale ». La PNH communique de moins en moins. Des policiers sont tués. Des matériels commandés sont livrés. Le gang G9 et alliés ont pavané au niveau de Varreux. La PNH se montre peu expressive. Elle n’a même pas communiqué le bilan de l’opération qui a permis la libération du plus grand centre de stockage de produits pétroliers du pays. Quant à celle menée dans le fief du gang de Vitelhomme le 31 octobre, selon la PNH, seulement « un véhicule volé a été récupéré et un individu soupçonné d’être un membre actif dudit gang a été lui aussi interpellé ». Un bilan qui n’a pas manqué de soulever des interrogations de la part des internautes haïtiens quand on sait que c’est une opération qui a été planifiée.

C’est un choix de l’État. Peut-être, il voulait éviter le gâchis. Les autorités ne parlent qu’avec la communauté internationale. À un degré moindre avec les acteurs qui cherchent un compromis politique. L’exécutif, le CSPN, le haut commandement de la Police n’ont rien à dire à la population. Ils ne communiquent ni n’agissent.

Au niveau de la communauté internationale c’est l’activité permanente. Le train ne s’arrête pas. Le Canada et les États-Unis sont à pied d’œuvre. Ils continuent de réfléchir sur la meilleure stratégie pour intervenir dans le pays. Mettre hors d’état de nuire les gangs armés. Ce 4 novembre 2022, ils ont annoncé des sanctions contre plusieurs leaders politiques haïtiens. Le Président en fonction du Sénat, Joseph Lambert, sa famille et l’ancien Président de l’Assemblée nationale, Youri Latortue sont les concernés. Cette mesure prise de façon conjointe limite la liberté de voyager des concernés. Elles visent aussi à geler leurs avoirs dans ces pays.

Ces sanctions font suite à la déclaration du Chargé d’affaires américain en Haïti, Éric Stromayer qui, sur un ton inhabituel, avait annoncé, le 3 novembre en cours, que les États-Unis et ses partenaires agiront avec rigueur contre toutes les personnalités qui coopèrent avec les gangs indépendamment de leur nationalité. M.  Stromayer et le Canada informent de l’extension de ces mesures. Selon les États-Unis, la liste n’est pas exhaustive. Au fur et à mesure, d’autres noms y seront intégrés.

On ignore si la déportation de la femme du numéro un du gang de Savien est liée à ces mesures. Le refoulement, le 4 novembre 2022, d’Assad Volcy également. De toute évidence, la communauté internationale commence à faire peur aux gens qui sont de mèche avec les bandits. Comme le réclamait la population, ces quelques actions font réfléchir. Reste à savoir, si ces pays manifestent de réelles volontés ou s’ils cherchent à faire du folklore.

Quoi qu’il arrive, si les autorités haïtiennes montraient, ne serait-ce que dix pour cent de cette volonté, on n’en serait pas là. Combien de temps encore l’État va-t-il mettre pour sortir de sa léthargie ? Combien de  personnes reste-t-il à sanctionner ? Quelles sont les futurs noms qui vont être révélés ? Les membres de l’exécutif sont-ils au-dessus de tout soupçon ? Et s’ils sont impliqués, qu’est-ce qui va être fait ? Les victimes vont sûrement dire qu’il s’agit de persécution politique. Quelle que soit l’interprétation qu’elles vont  donner à tout ça, le moindre qu’on puisse dire c’est qu’on est déjà à mi-chemin. Aux Haïtiens de mettre la main à la pâte et à la justice de faire le suivi.

Daniel SÉVÈRE

danielsevere1984@gmail.com

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