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À notre tour!

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Le Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres, transmet la demande d’Haïti au Conseil de sécurité de l’ONU. Dans cette correspondance, il expose les options possibles et fait des recommandations. En Haïti, le sujet fait l’objet de polémiques entre ceux qui sont pour et ceux qui sont contre l’intervention militaire sollicitée. De toute évidence, il va falloir qu’on attende la prochaine réunion du Conseil de sécurité le 21 octobre 2022 pour savoir de quoi il en est.

En attendant l’ONU, les États-Unis s’activent. Cette semaine, un navire des garde-côtes américains est arrivé dans la baie de Port-au-Prince aux fins de freiner les actions des gangs qui opèrent par voie de mer. Hormis ce déploiement, les États-Unis d’Amérique annoncent que des personnalités haïtiennes impliquées dans le fonctionnement des gangs des rues seront frappées par la nouvelle politique de restriction de visas en vertu de la section 212 (a)(3)(C) de la loi sur l’immigration et la nationalité. Ils informent que ces mesures peuvent être appliquées aussi aux membres de leurs familles immédiates.

La Maison Blanche précise également qu’elle va s’efforcer de déployer dans les prochains jours une assistance en matière de sécurité à la Police Nationale d’Haïti. Récemment, les USA avaient proposé une Résolution au Conseil de sécurité de l’ONU en vue de sanctionner les bras financiers des gangs en Haïti. Le Secrétaire d’État américain, Anthony  Blinken, précise que son pays est en train de convaincre d’autres parties afin de pouvoir obtenir un vote favorable à la prochaine réunion.

Ce sont des dispositions porteuses d’espoir. Néanmoins, la population n’est toujours pas rassurée. Parce qu’elle croit encore fermement que les Américains, comme le Core Group et l’ONU, sont aussi responsables de ses malheurs. Les États-Unis sont dans l’obligation de  montrer beaucoup plus leur bonne volonté envers Haïti  afin de  dissiper le doute. Non seulement dans  leurs actions pour aider à combattre le banditisme dans le pays, mais aussi dans  leurs tentatives douteuses de contribuer à encourager les acteurs haïtiens à s’asseoir à une table et à trouver un consensus sur la gouvernance d’Haïti et la résolution durable de la crise.

Tout comme il est important de lever ce doute, les acteurs haïtiens doivent  de leur côté faire preuve de bonne volonté. Du désir de sortir le pays de ce bourbier. Ils doivent montrer qu’ils veulent réellement l’appui de la communauté internationale. Qu’ils sont prêts à renoncer aux rôles de sangsues qu’ils jouent depuis toujours. Quels que soient les reproches qu’on puisse adresser aux blancs, soit qu’ils font de la mise en scène ou pas, l’important c’est d’être conscient que nous ne sommes pas innocents . Nous leur préparons le terrain. Il est indispensable qu’on se montre plus sérieux. Plus sensible. Disposé à trouver  une solution à la crise.

C’est à notre tour de prouver notre bonne volonté. D’arrêter de chercher des boucs émissaires. D’arrêter de tendre notre hameçon dans l’espoir que l’autre va mordre. Le pays a trop souffert de ces mesquineries. Dans nos prisons les détenus meurent en masse. Nos fils et nos filles sont privés de soins de santé à cause de la pénurie de carburant qui persiste depuis huit mois. Les enfants ne peuvent plus aller à l’école. Le choléra refait surface. La population croupit dans la misère. Qu’est-ce qui nous empêche de nous unir autour d’un même objectif ? Autour d’un même projet ? Quel est l’obstacle qui empêche  l’opposition de  faire mouvement pour rapprocher les points de vue ?

La volonté de poignarder l’autre dans le dos ou l’espoir d’être la prochaine marionnette de la communauté internationale. Chacun joue à fond sa chance et se préoccupe peu de la misère qui dans laquelle se débat la population. Arrêtez d’accuser le blanc. Accomplissez votre part de responsabilité et ce sera justice.

Daniel SÉVÈRE

danielsevere1984@gmail.com

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