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Anse-à-Foleur, entre la recherche du plaisir et la quête d’un miracle !

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Les mobilités motivées par des quêtes religieuses représentent un phénomène massif, qui  brouille les frontières entre des champs considérés comme incompatibles. L’observation du syncrétisme religieux, de l’appropriation et de la patrimonialisation de « Grann » Sainte-Anne d’Anse-à-Foleur par des individus  conduit à imaginer un potentiel espoir de développement de la commune.

Anse-à-Foleur est située dans le département du Nord-Ouest en Haïti dans l’arrondissement de Saint-Louis-du-Nord. Regroupant trois sections communales, dont : Bas-de-Ste-Anne, Mayance, Côte-de-Fer, elle a une superficie de 62,14 kilomètres carrés. Deux de  ses sections communales sont des zones côtières formées par une plaine ou par une montagne à température fraîche. L’autre section est une zone frontalière dominée par un morne à climat chaud. Elle fut élevée au rang de commune en 1885, ses habitants s’appellent Anse-à-Folois.

La commune d’Anse-à-Foleur compte deux rivières, six sources, deux étangs et deux lagons. L’utilisation des rivières et des étangs n’est pas précisée. Les sources sont captées et l’eau est distribuée. On n’y retrouve pas de lac. Seule la ville d’Anse-à-Foleur est électrifiée aumoyen d’une génératrice. La gestion de l’énergie électrique dans cette ville est assurée par une institution privée.

C’est aussi l’une des communes qui accueillent le plus de  spirituels pélerins venant de partout pour honorer sa Sainte Patronne, la grande Saint-Anne Charitable (Ti sentàn). Tous les ans, à la date du 26 juillet, la ville  accueille en grand nombre des milliers de  gens qui viennent fêter les miracles de Sainte-Anne.

Durant le début du mois de juillet, le sacré, l’économie, l’art, et le ludique se confondent en une seule offre à Anse-à-Foleur. Les natifs, les décideurs politiques ainsi que les religieux manifestent un intérêt commun pour cette fête à double caractère. Située à côté de la ville-au-Camp, réplique locale du temple de Salomon à Jérusalem, située à mi-chemin entre Port-de-Paix et Saint-Louis du Nord, la petite Sainte-Anne à l’Anse-à-Foleur est l’autre point de destination des visiteurs et des pèlerins en quête de miracles de toutes sortes venus implorer la vieille.

Ces pèlerins en quête de solution ou de réponses circulent librement dans la commune en visitant les différents lieux de rituels de la grande Sainte-Anne (Bassin jumeau, jubilé, etc.) accompagnés de guides communément appelés « Dédé ». Ce saint noir connu sous le nom Bienfaisance « Grann » Sainte Anne sous sa forme catholique européenne et « Ti Sainte Anne » sous forme vaudou. D’où le terme syncrétisme religieux qui est un exemple d’hybridation amenant à la formation d’une religion nouvelle produite par la confrontation et l’influence de croyances et de valeurs issues de systèmes culturels opposés tels la religion catholique des colons et les religions traditionnelles des colonisés. L’usage de ce mot est tantôt stigmatisé comme contamination par l’autre, tantôt valorisé comme synthèse créative.

De ce fait, les touristes locaux sont plus à même de profiter de ces moments de réjouissance car ils ne nécessitent pas de grandes dépenses. Ainsi, un covoiturage et un sac à dos bien garni peuvent suffire à garantir une fin de semaine d’escapade à quelqu’un venu de Port-au-Prince par exemple. Les sites vodous sont réputés pour leur hospitalité. On y accueille tous les visiteurs avec le même enthousiasme. Les touristes internationaux, par contre, venus pour faire une demande ou remercier la Sainte ne trouve parfois pas d’hôtels pour leur séjour. Ils louent des maisons situées au bord de la mer pour passer le temps des fêtes.

En fin de compte, ceux et celles dont  les prières sont exaucées, reviennent dans la commune pour remercier et honorer Sainte-Anne selon les promesses qu’ils avaient faites. Donc, Grande Sainte-Anne Charitable dit « Ti sentàn », un peu négligée par les Anse-à-folois (es) qui commencent à se convertir en adventistes, bénéficie du plus grand flux de touristes religieux en Haïti devant Mont-Carmel (16 juillet) et Altagrâce (21 janvier). C’est un site patrimonial qui mérite une mise en valeur pour compenser le manque d’infrastructures qui rend presqu’inaccessible ce site existant depuis 1930.

Consultation :

https://fr.innerself.com/personal/spirituality-mindfulness/religions-a-beliefs/20759-i-went-on-a-voodoo-pilgrimage-in-haiti.html

Geneviève Fleury                               

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