Anthonal Mortimé dénonce la recrudescence de l’insécurité dans le pays
3 min readLe directeur exécutif du Collectif Défenseur Plus, Anthonal Mortimé a fait état, ce vendredi, de la détérioration du climat sécuritaire dans le pays au cours de ces derniers jours. D’après le militant des droits humains, des criminels profitent de la crise socio-politique qui prévaut dans le pays pour commettre des exactions sur la population.
Anthonal Mortimé dit avoir constaté une hausse des actes de
banditisme dans certaines régions du pays. Les bandits profitent des mouvements
de protestation pour opérer, a-t-il fait remarquer. « À partir des
observations que nous avons faites dans la zone métropolitaine de
Port-au-Prince ainsi que dans d’autres villes du pays, nous nous sommes rendus
compte que pendant la crise politique les crimes ont augmenté » a-t-il
déclaré, ce vendredi 1er novembre.
De plus, le directeur exécutif de Défenseur Plus indique que
les cas d’homicide, de vengeances populaires, de règlements de comptes, et
d’exécutions sommaires à l’aide d’armes à feu ou d’armes blanches sont devenues
monnaie courante dans le pays notamment dans les départements de l’ouest, de
l’Artibonite et du Centre.
Monsieur Mortimé a aussi fait état de cas de braquage et de
viols. Si l’on en croit ses propos , à Carrefour, plus d’une dizaine de cas de
viol ont été enregistrés durant le mois écoulé. Dans la plupart des cas, les
personnes impliquées dans l’accompagnement des victimes n’ont pas pu les
conduire à l’hôpital, regrette-t-il.
Les bandits gagnent
en puissance
D’après le responsable de Collectif Défenseur Plus, les
bandits deviennent de plus en plus puissants dans les quartiers populaires et
bidonvilles particulièrement à Martissant, Village de Dieu, Cité de l’Eternel,
Grand Ravine. « Ils sont si puissants qu’ils en arrivent à interdire la
circulation des véhicules à l’entrée sud de la capitale sans avoir à placer des
barricades sur la chaussée », s’est-il inquiété.
Priorité est accordée à la crise
Trop occupés à gérer la crise politique actuelle, les
dirigeants relèguent la sécurité de la population au second plan, souligne le
militant des droits de l’homme tout en attirant l’attention de plus d’un sur le fait qu’Haïti est l’un des rares pays
où des particuliers disposent de ports privés, et peuvent ainsi importer ce
qu’ils veulent. « les marchandises sans aucun contrôle de l’Etat haïtien »,
insiste M. Mortimé.
Mortimé insatisfait du travail de la Commission de
Désarmement
Quant au processus de désarmement relancé récemment par le
président Jovenel Moïse, le défenseur des droits humains dit constater
que les bandits deviennent plus arrogants suite à la création de Commission
Nationale de Désarmement. Celle-ci a dénombré les gangs sans aucune proposition
de démantèlement des groupes armés ,souligne Anthonal Mortimé qui assimile les
cérémonies de remise d’armes illégales réalisées par ladite commission à une
» scène de théâtre ».
Des propositions
pour lutter contre l’insécurité
D’après Anthonal Mortimé, le phénomène de l’insécurité peut
être combattu avec l’instauration d’un État qui ne collabore pas avec les
bandits, avec la mise en place d’un système judiciaire où les juges et
commissaires du gouvernement n’auront pas à libérer des bandits sous la
pression d’un parlementaire ou d’un ministre. Un système judiciaire qui,
poursuit-il, après enquêtes, soit capable de punir les coupables exactions à
l’aide d’une arme illégale. Il plaide en faveur d’un meilleur contrôle de la
zone frontalière et de la circulation d’arme à feu.
Marc Andris Saint-Louis
drissaintlouis78@gmail