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Ariel Henry face à son destin

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Tout se complique en si peu de temps pour le chef de la primature, Ariel Henry. L’insécurité lui tient déjà au cou et voilà surgit un scandale de soupçon de connivence avec le plus important présumé assassin de Jovenel Moïse activement recherché, Joseph Félix Badio. Parallèlement, il n’a pas la confiance du conseil des ministres qui s’apprête à boycotter son document d’accord politique.

Il ne fait aucun doute que le premier ministre haïtien, Ariel Henry se trouve entre l’enclume et le marteau. Un mois après son installation son bilan est très sombre. Les promesses qu’il a faites ne sont pas tenues. Au contraire la conjoncture est devenue plus compliquée  que les jours qui précèdent et succèdent la mort du chef de l’état.

De son assurance d’aboutir à un accord politique

Le premier ministre avait promis de discuter avec tous les acteurs en vue d’un accord politique et d’un gouvernement de cohabitation. Se situant dans la continuation des projets de Jovenel Moïse, Ariel Henry a tenté son propre document de sortie de crise. Dans ce texte il conserve le monocéphalisme , prévoit un autre CEP, envisage une structure de contrôle sans pouvoir, mais aussi l’éradication des gangs.

À travers ce document il a rallié, dans un premier temps, plusieurs figures de proue de l’opposition dont le Secteur démocratique et populaire (SDP) et les signataires du protocole d’entente nationale (PEN). Au cours de route, il fait face à nombreuses défections et oppositions notamment le conseil des ministres qui est divisé sur ce processus.

De l’insécurité

De façon spontanée, le phénomène de l’insécurité a connu un rebondissement sans pareil durant ces derniers jours. Les bras croisés, le chef du CSPN ne fait que constater que les gangs ont fini par prendre le contrôle de l’unique voie restante qui donne accès aux villes de province du grand Nord. Ce bloc, à l’instar du grand sud est séparé de Port-au-Prince. Les « 400 Marozo » prennent totalement contrôle de la Croix-des-Bouquets et le G9, les zones de cité soleil, aviation, Delmas, etc. La République de Port-au-Prince est définitivement bornée au sud par les trois gangs de la troisième circonscription, à l’ouest par la mer et le G9, au Nord par le G9 et au nord-est par « 400 marozo ».

Les gangs font du chantage à tous

Des papiers circulant sur les réseaux montrent de fortes sommes exigés à des hommes d’affaires comme taxe à payer aux gangs armés pour fonctionner durant un mois. Des usagers des marchés publics de la zone de la Croix-des-Bouquets disent recevoir les mêmes notes. Parallèlement, dans la sortie Nord de Port-au-Prince, les soit disant révolutionnaires du G9 exigent 100 mille dollars aux compagnies pétrolières comme frais de fonctionnement. Cette situation crée une rareté spectaculaire de carburant dans le pays. L’exécutif aux abonnés absents se concentre sur ces querelles internes visant la consolidation du pouvoir.

Ariel Henry dans le viseur de la justice

En plus qu’il perd totalement le contrôle du pays, le locataire de la primature est indexé de complicité avec le plus notoire des présumés assassins du feu Moïse. À la suite d’un rapport du RNDDH montrant qu’il avait parlé le jour de l’assassinat avec Joseph Félix Badio, suivi d’une plainte de la structure viv Ayiti à cet effet, le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Bedford Claude, avait écrit à la DIGICEL pour un relevé des appels. Suite à la soumission du document, le PM est attendu au Parquet de ce ressort le 14 septembre pour élucider l’affaire. En attendant, nonobstant les soupçons graves, il demeure accrocher au pouvoir laissant le pays sombré dans le chaos.

Olry Dubois

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