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Assassinat de Jovenel Moise : le rapport du RNDDH diversement accueilli

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Les réactions fusaient de toute part. Des politiques de tout acabit commentent rapport  publié par le réseau national de défense des droits humains (RNDDH). Si certains rejettent le document d’un revers de main, d’autres en revanche apprécient la démarche. Quant aux hommes de loi, ils préconisent la mise en place d’un tribunal spécial pour faire jaillir la lumière autour de ce crime odieux.

Environ deux mois après l’assassinat de l’ex président Jovenel Moïse, de nouvelles révélations  continuent de surprendre la population. Ces éléments portés à la connaissance du grand public, montrent une nouvelle fois le niveau de complexité de cette affaire sur laquelle les attentions restent focalisées tant en Haïti qu’à l’étranger.

En effet, dans un rapport de 28 pages publié le weekend dernier, le réseau national de défense des droits humains, RNDDH révèle la complicité de ceux même qui avaient la responsabilité de sécuriser le président ainsi que sa résidence. Le responsable de Sécurité présidentielle Jean Laguel Civil ( actuellement en prison) a été chargé de  soudoyer les agents de l’unité présidentielle en vue d’accorder libre champ aux mercenaires pour commettre le Crime. Ce dernier avait en sa possession 100 milles dollars américains pour cette mission. Chef de l’USGPN, Dimitri Hérard, lui avait la mission de fournir en armes, minutions et autres matériels au commando.

Autre élément pertinent est le fait que l’actuel premier ministre, Ariel Henry avec Joseph Félix Badio le soir même de l’assassinat de l’ex locataire du palais national. Une semaine après le crime, l’ex première dame Martine Moïse avait exigé l’arrestation de ce Badio activement recherché. Le RNDDH est revenu avec un luxe de détails sur les circonstances entourant l’assassinat de l’ancien président et a fait des recommandations à travers ce rapport.

Pour l’instant, le chef du gouvernement n’a pas encore réagit  sur ce rapport qui laisse présager des doutes sur son implication éventuelle dans l’assassinat de celui qui l’avait nommé. Néanmoins, le rapport de l’organisation de défense des droits humains est pris très au sérieux par beaucoup d’acteurs et d’organisations politiques.

Controverse autour du rapport

Le Coordonnateur de l’organisation politique Viv Ayiti enjoint le premier ministre à démissionner. Rony Timothé estime que le premier ministre doit être auditionné pour son implication présumé dans l’assassinat de Jovenel Moïse après ce long  rapport du RNDDH. En revanche, ce document a été accueilli à douche froide par les partisans de l’ancien président de la République.

« Nous rejetons d’un revers de main ce rapport du RNDDH que Pierre Espérance a transformé en un outil politique”, a déclaré Mackenson Cangé, proche du régime au pouvoir.

L’activiste politique qui est également un membre du bureau de communication de la présidence (sous l’ère du président Jovenel Moïse) assimile le rapport du RNDDH à une diversion, soulignant qu’il revient à la justice d’instruire le dossier.

Moins tranchant, le président de la Plateforme du secteur populaire haïtien, PLANSPA, émet des réserves sur ce rapport selon lequel le Président Jovenel Moïse a été livré.  » Je souhaite que ce rapport n’a pas pour objectif d’innocenter les assassins et épingler d’autres citoyens afin d’hypothéquer l’enquête en cours « , a lâché Dieudonné Lhérisson.

Gédéon Jean insatisfait de la lenteur entourant le processus

Pour sa part, le directeur exécutif du centre d’analyse et de recherche en droit de l’homme (CARDH), Gédéon Jean, n’a pas caché ses préoccupations par rapport à l’état d’avancement de l’enquête concernant l’assassinat brutal de l’ancien président. « Mais nous sommes insatisfait jusqu’à date de l’état d’avancement du dossier. Certaines pistes n’ont pas été explorées », a déclaré maître Jean déplorant que l’enquête  patine encore en dépit de plusieurs informations pertinentes révélées sur les circonstances entourant l’assassinat.

D’un autre côté, l’homme de loi croit qu’il est urgent de créer des conditions nécessaires afin de faire jaillir la lumière sur cet  acte crapuleux.

« Il faut mettre en place d’une commission d’enquête internationale pour la création d’un tribunal spécial dans le but de rattraper les vrais coupables dans l’exécution du chef de l’Etat », a poursuivi Maitre Gédéon Jean.

Le doyen du Tribunal de Première Instance (TPI), de Port-au-Prince., Maitre Bernard Sainvil a confié, à Maitre Garry Orélien, l’instruction du dossier relatif à l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse. Le juge Mathieu Chanlatte a tout d’abord été désigné par le doyen avant de se déporter évoquant des convenances personnelles. Pour l’heure, l’exécutif dit disposer d’une forte somme pour ceux qui aident la police à capturer la juge Windelle Coq Tellot et Joseph Felix Badio.

Mario Sylvain

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