Au-delà de nos indifférences!

Depuis des années, nous cultivons une certaine indifférence vis-à-vis de nos frères et sœurs  appartenant pourtant à la même patrie. Si un malheur arrive à l’un de nous, c’est pour la contemplation et la joie de l’autre. On est habité par un cynisme sans pareil.

Personne ne sait à quel moment nous sommes devenus si cruels. À quel moment la cupidité nous a enlevé toutes nos valeurs, tout notre humanisme. Nous n’avons aucun point de repère pour situer la période où l’on est passé de la philanthropie à l’égoïsme.

Nous avons appris que c’est dans l’adversité qu’on reconnait ses vrais amis. Cela supposerait que les moments difficiles devraient contribuer à augmenter et stimuler notre sens de la solidarité. Ces moments devraient nous rassembler au lieu de nous diviser. Dommage que nous options, semblerait-il, pour un autre paradigme.

Malheureusement, la politique a pris le contrôle de tout. On s’est fourré dans une impasse abyssale sans espoir de revenir. Le moi haïssable ne nous laisse aucune chance. Tous, nous sommes conscients de notre chute dans le vide, mais personne n’est prêt pour le sacrifice nécessaire. Même cette crise sans précédent n’arrive pas à nous rassembler, ni à nous rappeler que nous constituons socialement un seul corps et que c’est ensemble, dans un élan de fraternité, que nous devons faire face à nos maux.

Si la politique, la misère, le gangstérisme, le kidnapping, entre autres, n’ont pas réussi à réveiller notre conscience, on peut peut-être encore miser sur le coronavirus pour adopter ensemble des attitudes responsables et humaines. Lors de la première vague, on a essayé de politiser la question en faisant parler notre incrédulité. Les faits sont pour l’heure évidents sous nos yeux. Faire obstacle à ce fléau appelle à l’abandon de nos viles ambitions. On peut tout reprocher à l’exécutif. On peut même critiquer son incohérence à vouloir mettre des restrictions sur presque tout pour protéger la population en même temps qu’il  prépare la tenue d’un référendum. Cependant, cette pandémie en nette progression dans le pays ne va pas faire de discrimination ni de cadeau. À la moindre négligence, vous serez sévèrement sanctionné.

Au-delà de nos différences. En dépit de notre indifférence face aux malheurs des autres, nous avons un devoir à accomplir, et, ce, comme un seul homme. Les précautions sont de mise. Le coronavirus est une menace évidente pour la société. L’essentiel, c’est de rester en vie pour continuer à défendre ce que vous estimez être agréable pour vous etmeilleur pour la nation.

Notre système sanitaire est défaillant. Nos hôpitaux commencent à être dépassés. Nous sommes devenus plus vulnérables que jamais. C’est le moment de mettre un terme à nos projets mesquins,  à nos trahisons répétées, à notre absence de patriotisme pour devenir des gens responsables et matures au moins durant cette grande peur qui fait trembler le monde entier. En dépit de nos souhaits de voir l’autre mourir  à seule fin de le remplacer, faisons le geste minimal: restons en vie !

Daniel Sévère