Berl’Art, un talent prometteur dans l’art numérique en Haïti
4 min readSur les réseaux sociaux, Berla Ferline Charles, exprime son art dans le langage de la beauté. Dessinatrice pleine de talent, elle affirme se sentir libre dans le processus de la création de ses œuvres. De belles images aux couleurs vives portent en effet la signature de Berl’Art, son nom d’artiste. La graphic designer qui étudie la finance à l’Université Quisqueya, espère remporter des prix internationaux grâce à son talent et encadrer à l’avenir une communauté de jeunes artistes.
Les yeux de Berla Ferline Charles ne cessent d’être attirés par la beauté de belles images pleines de couleurs attrayantes. Assez tôt dans son enfance, elle a commencé à reproduire ce qu’elle voyait sur des bouts de papiers avec ses crayons. « J’aimais bien dessiner, depuis mon plus jeune âge. Mais ma famille m’encourageait plutôt à lire », se rappelle la dessinatrice, qui a grandi dans une famille qui priorisait l’éducation. Consciente de ses talents, elle a participé à un concours où il fallait illustrer la violence domestique sur les femmes ayant rapport avec une étude que devaient réaliser des étudiants de Tulane University.
Mais au départ, elle a abordé l’art du dessin avec nonchalance. Ce n’est qu’après avoir participé à un concours de dessin organisé par la Croix-Rouge haïtienne, dans lequel elle a arraché la troisième place, qu’elle a finalement réalisé qu’elle avait une exquise virtuosité dans l’art visuel. « L’un des juges était un illustrateur numérique, se souvient Berl’Art. J’aimais bien son travail. Je lui ai demandé comment il faisait et depuis ce jour, je me suis dit que je voulais être comme lui », continue la graphic designer et peintre numérique.
La jeune artiste affirme qu’elle raffole de ce sentiment de liberté qu’elle éprouve dans le processus de création de ses œuvres. « J’aime le fait que tout est possible, nous dit-elle passionnément, on peut dessiner des saucisses qui vont à la plage. J’aime le fait de pouvoir traduire plusieurs idées en une seule image, de faire passer un message, de faire ressentir des émotions », ajoute l’ancienne élève du Collège Saint-Martin de Tours.
Berl’Art réalise avec beaucoup de virtuosité des œuvres captivantes qu’elle se plaît à exposer sur les réseaux sociaux, notamment sur son compte Instagram. Avec exactitude, elle parvient à réaliser de beaux portraits. Pourtant, elle n’est jamais allée à l’école pour peaufiner son talent. « Je l’ai appris sur le tas », confie-t-elle. Sur internet, elle a découvert quelques astuces qui l’ont aidée à mieux parfaire son savoir.
Pour créer, la dessinatrice a toute une variété de sources pour puiser son inspiration. « Ça peut être un événement marquant, la culture, une bonne humeur, un beau paysage, une simple idée que je voudrais explorer. J’en ai beaucoup », affirme Berla F. Charles, qui a pour modèles Chevelin Illustration, Teddy Keser Mombrun entre autres. Dans les prochaines années, elle espère pouvoir inspirer à son tour une communauté de jeunes artistes qu’elle pourrait encadrer.
Il est une évidence que l’art numérique est en pleine croissance en Haïti. De plus en plus, de jeunes artistes apparaissent sur la toile avec leur empreinte. « Avant, il y avait un groupe d’artistes bien connus dans ce domaine, mais aujourd’hui si vous êtes passionné par le dessin numérique, il vous suffit d’un smartphone ou d’une tablette pour exceller. De nos jours, je trouve qu’il y a beaucoup de jeunes artistes haïtiens notamment sur Instagram qui évoluent dans ce secteur artistique », fait remarquer Berl’Art, amante de bonne musique.
Comme tous les autres secteurs de la société, le secteur de l’art visuel subit les assauts de la crise actuelle qui traverse le pays. Néanmoins, « ce que je peux dire, c’est que si l’on a besoin de nos services en tant qu’artiste, il n’existe aucun obstacle pour le client », garantit la professionnelle, qui croit que pour sortir de cette crise, il nous faut réveiller notre conscience collective.
À côté de ses activités artistiques, Berla F. Charles ne laisse pas tomber sa passion pour les maths. D’où son orientation vers la finance. « Ce que j’aime bien dans cette discipline, c’est la finance personnelle où les calculs aident à mieux planifier notre vie sur le plan financier en fonction d’objectifs précis », nous explique l’étudiante de l’UniQ.
Outre le dessin, Berl’art aime bien passer du bon temps à écouter de la musique, regarder de belles séries, et retoucher des photos. Elle se dit satisfaite de la personne qu’elle est en train de façonner. « Je peux dire que j’ai nettement surpassé l’artiste que j’avais projeté à un moment donné », déclare la brillante portraitiste, avec un air parfumé de fierté, en invitant les jeunes à investir en eux-mêmes, à trouver leur passion afin de l’exploiter. « Trouvez quelque chose que vous aimez, qui vous apporte le sourire ainsi qu’à votre communauté », conseille Berl’art dans ce numéro de « A la Rencontre des Stars ».
Statler Luczama