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Bien faire le mal!

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Même le commun des mortels sait comment communiquer en période de crise. La plus coutumière des tactiques, c’est d’imputer la responsabilité des faits aux autres. Les crises récurrentes que nous connaissons depuis plus que trente ans ne nous apprennent malheureusement  pas à rompre avec cette rengaine en dépit de son incapacité à produire des résultats.

À mesure que les adversaires irréductibles se barricadent dans leur ego, la crise franchit un seuil  marqué par une querelle vicieuse entre les  politiques au pouvoir et ceux en dehors du pouvoir. Cette crise devient si  chroniquequ’on ne sait plus comment la traiter.

La notion de souveraineté attribuée communément au peuple n’est que théorie, un vain mot.  L’avis du peuple ne vaut rien. Sa vie non plus ; elle  n’a aucune importance aux yeux des activistes politiques uniquement quand ils veulent conserver ou prendre le pouvoir.

Chacun a son petit peuple. Un peuple qui exige le respect de l’article 134-2 de la Constitution d’une part, un autre qui est détenteur du pouvoir et qui le délègue à Jovenel Moïse pour protéger ses intérêts d’autre part. Un troisième est aussi là, victime  de la crise. Ce dernier voit ses enfants coincés chez eux sans pouvoir aller à l’école, certains de ces enfants sont enlevés et séquestrés, les biens sont détruits, la liberté de circulation restreinte, etc.

Le pays est déchiqueté, dévoré, ravagé. Les gangs pullulent dans tous les recoins du territoire et d’autres en puissance  vont émerger du lot de tous ceux qui ne peuvent pas poursuivre leurs études  par la faute de ces prétendus leaders corrompus. Tout ce qui arrive de mal à la population, sert de bâton aux  adversaires pour alimenter de nouvelles crises, mais jamais pour imposer le halte-là.

Dans cette impasse où se trouve le pays gangrenné par le kidnapping qui sort de nulle part, il est temps qu’on appelle enfin les auteurs de ce marasme  à bien faire le mal. Personne ne va nous faire  avaler aussi facilement la thèse que c’est une manœuvre de l’opposition pour fragiliser l’exécutif. Ou de l’exécutif pour mettre KO l’opposition. Si c’était le cas pour la thèse, pourquoi la PNH n’est-elle pas mobilisée pour contrer ce phénomène  de la même manière qu’elle est incitée à combattre les manifestations ou à déjouer les coups d’État ? Pourquoi est-ce que le président ne place pas la lutte contre le kidnapping dans sa liste de priorités, au même titre que l’affaire du courant 24/24, la Constitution et les élections ? Pourquoi  ne s’inquiète-t-il pas rythme d’évolution de ce phénomène à l’aube des préparatifs pour les élections ?  Peut-être sait-il déjà comment le mâter. Et si c’est le cas, pourquoi laisse-t-il  gémir cette population qu’il a tant chérie pour l’avoir mise à la gestion de son trésor ? On sent le mal partout.

Le kidnapping augmente. Les opposants pointent du doigt l’exécutif qui les accuse en retour d’être corrompus tout en menaçant de sévir contre eux. Le chef de l’État n’a jamais ménagé ses efforts pour imputer la responsabilité de l’insécurité aux patrons des jusqu’aux-boutistes. Une thèse jamais défendue. Ce qui porte à croire que reviennent à Jovenel son G9 et son kidnapping, aux opposants leurs représailles et leurs kidnappings, au peuple sa misère et son apathie.

À cette phase, il n’y a pas de meilleure recommandation à faire que de solliciter un peu d’éthique dans le mal, en attendant le grand consensus tant souhaité.

Daniel Sévère

danielsevere1984@gmail.com

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