CERBIC-Haïti : ces jeunes qui réforment l’éducation pour un développement communautaire
3 min readLe Centre de Recherches et du Bien-être Collectif-Haïti (CERBIC-Haïti), à travers ses différents programmes et ses différents champs d’interventions, offre aux jeunes Gressierois un espace d’apprentissage et d’épanouissement afin de devenir des professionnels utiles à la commune et au pays.
Située à Colombier, Gressier, près de la route nationale #2, le siège de l’organisation CERBIC -Haïti se veut un refuge pour les jeunes de cette commune. En effet, l’endroit abrite la bibliothèque Johnson et Jefferson, la première et seule bibliothèque communale, ce qui en fait un lieu fréquenté par les universitaires, mais surtout par les écoliers voulant satisfaire leur curiosité intellectuelle, acquérir le savoir des livres, etc.
Reconnue par l’État haïtien, cette organisation se donne pour mission d’accompagner les jeunes gressierois et léogânais sur les plans éducatif, professionnel et social. « CERBIC-Haïti a plusieurs champs d’intervention : éducation, entrepreneuriat, économie, etc. Le tout pour agrandir la vision du monde du jeune originaire de la commune », déclare Monelson Baléus, président de l’organisation.
Orientation professionnelle pour une autre génération
CERBIC-HAÏTI offre, aux jeunes écoliers de Gressier et de Léogâne, un programme d’orientation professionnelle. C’est un programme qui, selon le président de l’organisation, s’étend sur trois axes : didactique, rencontre avec des professionnels actifs sur le marché du travail et visite de quelques institutions. L’aspect didactique viserait à renforcer les capacités des recrues qu’ils accueillent à partir de la NS II ou seconde. L’élève désirant réussir aux concours d’admission de l’Université d’État d’Haïti (UEH) doit pouvoir mettre toutes les chances de son côté, combler les lacunes et cela s’avère parfois difficile avec la formation insuffisante qu’il reçoit dans certaines écoles de sa communauté.
Quant aux deux autres axes, ils viseraient à donner aux jeunes une autre vision du monde professionnel. « Le jeune gressierois a quotidiennement en face de lui une seule catégorie de professionnels : les professeurs. Et puisque nous rêvons en fonction de ce que nous voyons, la plupart des jeunes, à la fin de leur scolarité, s’en vont tout simplement enseigner la matière dans laquelle ils excellaient », déplore Monelson Baleus. Ces jeunes, continue-t-il, en choisissant cette voie, perdent une multitude de possibilités que leurs aptitudes pourraient leur offrir.
Ainsi, le programme d’orientation a été crée pour solutionner ce problème. De plus, des tests d’habilité mentale sont faits par des psychologues du programme. À la fin de ses études, l’élève a la possibilité aussi de faire partie de la Prefac de CERBIC-Haïti servant à « l’orienter jusqu’au bout », selon Monelson Baleus. Il déclare, avec une pointe de satisfaction, qu’il y a aujourd’hui une centaine de jeunes de CERBIC-HAÏTI à l’UEH.
Aucune aide étatique
Si l’organisation vise le développement des jeunes de la commune de Gressier ainsi que ceux de Léogâne, elle ne reçoit aucune aide venant de l’État. « Nous avons l’autorisation de fonctionner sur tout le territoire national. Toutefois, les moyens ne nous le permettent pas encore », déplore le président de l’organisation qui affirme que CERBIC-HAÏTI a déjà envoyé plusieurs lettres de demande de sponsors restées sans réponse.
Le président reste toutefois optimiste puisque les jeunes accueillent chaleureusement l’initiative : « Nous avons aujourd’hui des membres qui peuvent contribuer à partir de 150 gourdes, en fonction de leurs moyens et la majorité d’entre eux ont moins de 40 ans. Notre meilleur jeune sponsor est encore à l’école », affirme-t-il. Ce qui lui fait venir à la conclusion qu’il n’est pas vrai que les jeunes ne s’intéressent pas à l’éducation : « Ils embrassent ce qu’ils trouvent et accueillent ce qu’on leur offre. Mais lorsqu’ils trouvent ce qu’ils veulent vraiment, ils s’y adonnent de tout cœur », déclare-t-il.
Le président de CERBIC-Haïti s’est montré confiant quant à l’atteinte du but fixé par l’organisation puisque, selon lui, « les jeunes font sentir qu’ils existent ». Ils font don de leurs idées, leur présence. Toutefois, des bras supplémentaires seraient bienvenus pour un meilleur développement des jeunes de Gressier, de Léogâne et du pays dans son ensemble.
Ketsia Sara Despeignes