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COMMENT ÉLIMINER LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES ?

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Faire du XXIème siècle le siècle des femmes ! Voilà la volonté exprimée en 2013 par la Directrice exécutive de l’ONU Femmes, Mme Phumzile Mlambo-Ngcuka. Cinq ans avant, c’est le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-moon, qui avait lancé une campagne internationale sur le thème « Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes ».

À l’échelle mondiale, beaucoup d’autres initiatives ont été prises par les différents États pour enrayer le phénomène de la violence à l’égard des femmes et promouvoir l’égalité des sexes, inscrite dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Cependant, en dépit de ces initiatives, les avancées ne se font que timidement dans ce domaine. Un peu partout à travers le monde, les femmes sont violées, maltraitées et tuées. En 2021, un rapport de l’ONU Femmes a démontré une augmentation nette des cas de violences à l’égard des femmes, due notamment à la Covid-19. 

Typologie des violences

 L’ONU Femmes désigne sous l’appellation de violence basée sur le genre (VGB), ou violence sexiste, « l’ensemble des actes nuisibles, dirigés contre un individu ou un groupe d’individus en raison de leur identité de genre ». De cette dernière, les femmes sont les principales victimes et ce type de violence prend différentes formes.

En Haïti par exemple, les formes les plus fréquentes de violences basées sur le genre sont la violence sexuelle, la violence physique et la violence économique. En effet, un rapport du Ministère de la Santé Publique et de la Population publié en 2017 a révélé que 12% des femmes entre 15-49 ans ont déclaré avoir déjà subi des violences sexuelles au cours de leur vie, 29% des violences physiques ; 34% (des non célibataires) des violences économiques ou émotionnelles. Et les conséquences sont directes et catastrophiques : homicide ou suicide, traumatisme, séquelles physique et morale, grossesse précoce et/ou non désirée, pour ne citer que celles-là.

Il est donc aujourd’hui d’une urgence absolue d’en finir avec les violences faites aux femmes. La condition de femme ne doit pas être un facteur d’exposition à des formes de violence, dont les conséquences pour certaines peuvent être irréversibles. Comment donc s’en prendre à ce phénomène ?

En finir avec les violences faites aux femmes

Dans le cadre de ce travail, nous allons voir quelles sont les mesures pouvant contribuer à l’éradication de ces violences. Celles-ci peuvent se regrouper en trois (3) grands points : l’éducation et la prévention en amont pour éviter ou freiner ce phénomène, en aval la fin du règne de l’impunité pour sanctionner les contrevenants.

L’éducation

 L’éducation est une des armes les plus efficaces pour  lutter contre les violences faites aux femmes. D’une part, elle permet de donner aux femmes et aux filles les mêmes atouts qu’aux hommes pour réussir ; car la violence économique est souvent due au manque ou à l’absence de ressources chez la plupart des femmes qui,  le plus souvent, sont sous-éduquées et incapables de subvenir à leurs besoins. D’autre part, l’éducation est un outil fondamental pour la promotion de l’égalité homme-femme afin de combattre d’abord les habitudes socio-culturelles discriminatoires et les représentations abaissantes de la femme qui, fort souvent, perçue comme inférieure, est réduite à un objet de plaisir ou de reproduction ; ensuite, déconstruire les stéréotypes autour du rôle de la femme (travail domestique, suivi des enfants, etc.). Le programme « Brigades du changement » en Bolivie a déjà montré l’efficacité de l’éducation dans ce combat contre la violence envers les femmes.

La prévention

 Beaucoup de violences faites à l’égard des femmes résultent de la méconnaissance du sujet par l’ « agresseur » et la victime qui, trop souvent, les considèrent comme normales, par manque de d’information. Le combat pour la non-violence à l’encontre des femmes doit donc passer par une prévention en établissant entre autres, des campagnes de sensibilisation [de proximité] sur l’égalité des sexes ; mais aussi par l’utilisation des mass media pour des campagnes sur les violences d’une part, et les risques encourus par un agresseur d’autre part. Ce qui, à terme, empêchera le passage à l’acte. Sasa!, un programme mis en place pour lutter contre la violence faites aux femmes par la prévention, élaboré par l’organisation Raising Voices en Ouganda, a permis de réduire de 52% les violences physiques dans ce pays africain, ce, en seulement 3 ans.

En finir avec le règne de l’impunité

L’impunité constitue l’un des facteurs-clés qui servent à perpétuer les violences faites aux femmes. Dans beaucoup d’endroits, les agresseurs peuvent violer, violenter, voire tuer sans grand risque d’être condamné. Devant cette réalité, seul un régime draconien de sanctions appliqué en toute rigueur peut apporter une solution. Il permettra premièrement moins de passage à l’acte des agresseurs, deuxièmement réduira le risque de formation de potentiels autres agresseurs, troisièmement diminuera les cas de récidive. « Il n’y a pas d’ordre sans justice », disait Albert Camus. De fait, rendre justice aux victimes en réprimant sévèrement les actes des agresseurs est un atout majeur dans le combat pour l’éradication de ces actes de violence.

Conclusion

Somme toute, combattre  les violences faites aux femmes, nécessite des mesures strictes afin de les prévenir, les contenir et les sanctionner. Il est du ressort de chaque État et de chaque citoyen d’agir de manière à arrêter ce fléau qui constitue l’une des plus grandes atteintes aux droits humains de notre siècle.

Roobens Isma

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