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Concrètement où en sommes-nous ?

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Le 25 juillet prochain, le Conseil Présidentiel de Transition aura trois mois. En termes de durée, il progresse dans son mandat.  On n’a rien à le reprocher puisqu’il n’a pas le contrôle sur le temps. Mais s’agissant de sa mission, il est encore à la case de départ.

C’est en fait le grand problème de tous les Gouvernements qui se sont succédé en Haïti pendant la période post-dictatoriale. Ils ont tous fait fi de ce qu’ils avaient comme mission. De ce qu’ils ont promis à  la population. Ils ont minutieusement chéri et défendu leur mandat dans leur durée et passé outre leur responsabilité.

Cette transition exceptionnelle qui a remplacé celle d’Ariel Henry avait promis un renouveau à tous les niveaux. Bien que viciée à la base, elle s’était engagée à ressusciter le bébé mort-né. Presque trois mois après, le Gouvernement essaie encore de prendre forme laissant le doute se renforcer sur la relation d’un Premier Ministre apparemment plus fort que la somme des conseillers et les conseillers eux-mêmes. En ce qui concerne les changements, on est en mode « l’espoir fait vivre ».

La communauté internationale, à l’origine de cet exploit politique, lève le pied sur l’accélérateur. Elle observe l’évolution de son nouveau projet pour ajuster ou non s’il le faut. C’est le round d’observation. C’est le calme apparent même dans le processus du déploiement de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité. On dirait qu’à cette phase, tous les pions sont super sensibles. Les tacticiens se montrent minutieux.

Dans la foulée, la population demeure toujours perplexe. Elle continue d’attendre vainement les promesses du Chef du gouvernement et du Directeur Général de la Police Nationale d’Haïti sur la question de la sécurité. Ses attentes se partagent entre possibilité d’abandonner le pays vers des cieux plus cléments et résignation. Dans les deux cas, l’évidence est que la nation est dépitée par la politique laxiste de ses dirigeants qui lui enlève tous droits, même ceux de circuler ou de protester.

Près d’un trimestre déjà, on ne peut pas dire clairement où on est. Nous assistons encore au même crédo. Une pratique politique populiste. Des opportunistes qui se débattent  à tirer leur épingle du jeu. Une reproduction des scénarios de 2004. La différence est que l’on expérimente une autre forme de présidence. On a affaire à une mission militaire onusienne qui semblerait elle-même dans le flou. Nous attendons vainement le rétablissement de la sécurité. Nous sommes en train de tout faire à l’envers. Et, ça nous suffit.

Daniel SÉVÈRE 

danielsevere1984@gmail.com

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