Conflit entre la Russie et l’Ukraine: les États-Unis et leurs alliés haussent le ton
4 min readLa tension entre la Russie et l’Ukraine s’intensifie considérablement alors que Moscou exerce de fortes pressions diplomatiques et militaires sur Kiev ces derniers jours. En effet, la dernière démonstration militaire de la Russie montre à quel point cette dernière se dit prête à annexer l’Ukraine qui est sur la défensive. Pourtant les États-Unis, le membre le plus influent de l’OTAN, s’opposent systématiquement aux manœuvres de la Russie. La position de leurs alliés n’en est pas moins différente.
Le mardi 25 janvier 2022, la Russie a fait de nouvelles manœuvres à proximité de la frontière de l’Ukraine et de la Crimée. Au cours d’une démonstration militaire qui a impliqué 6000 hommes, des avions de chasse et des bombardiers, la Russie a fait sortir ses griffes au détriment de l’Ukraine, pays avec lequel l’ancien noyau de l’URSS est en conflit depuis plus d’une décennie.
Pourtant, ce n’est pas la première fois que la Russie manifeste ses menaces militaires contre l’Ukraine. Mais cette fois-ci, il s’agit d’une opération « interarmée qui implique « l’armée de l’air et l’antiaérien, des groupes de navires, des flottes de la Mer Noire et Caspienne » d’après ce qu’a indiqué le commandant en chef russe pour les forces russes du Sud Alexandre Dvornikov, selon ce qu’a rapporté l’Agence Tass russe.
Cette démonstration qui menace l’Ukraine n’en a pas moins suscité la réplique des États-Unis et de ses alliés. Des menaces de sanction, des envois d’armes, etc. : toutes des actions pour démontrer le désaccord américain au projet russe d’envahir l’Ukraine.
Un conflit qui ne date pas d’hier
Le conflit entre la Russie et l’Ukraine aujourd’hui constitue l’un des plus grands conflits stratégiques et potentiellement militaires du monde. S’il s’amplifie de jour en jour pour devenir une affaire planétaire, il faut remonter dans le temps pour en comprendre le sens.
En 2014, la Russie a annexé la Crimée pour contrer sa perte d’influence sur l’Ukraine après l’exil du président prorusse Ianoukovitch. En effet, même si l’élection de celui-ci avait été réfutée en 2004 par la contestation des Ukrainiens et le support des Occidentaux, il était finalement arrivé au pouvoir en 2010 grâce avec un accord de coopération avec l’Union européenne. Mais sous la pression de la Russie, Ianoukovitch a fait volte-face, ce qui a provoqué sa chute avec la révolution de Maïdan. La fuite du Président constesté Ianoukovitch exprimait alors la défaite de la Russie et la volonté manifeste de cette dernière d’annexer la Crimée.
L’opposition britannique
Les manœuvres de la Russie ne sont pas vues d’un bon œil par la cheffe de la diplomatie britannique Lizz Truss. Elle déclare dans un tweet » Nous ne tolérons pas le complot du Kremlin visant à installer un pouvoir prorusse en Ukraine ». Pour elle, l’ex-député Levgeniï Monraïev serait parmi les figurants potentiels de Moscou pour accéder à la tête d’une administration prorusse à Kiev.
Le chef de la diplomatie russe, en l’occurrence Sergeï Lavrov, a pris le contre-pied de ces allégations en les qualifiant de « stupides ».
Les États-Unis: des menaces et des actions
Pour contrecarrer les manœuvres de la Russie ou son intention d’intervenir en Ukraine, les États-Unis ont envoyé des armes et des munitions à l’Ukraine. Cette action est qualifiée par Moscou de « dissuasion ». Mais la grande puissance ne s’arrête pas là, elle a même menacé d’envoyer 8500 hommes pour prévenir l’invasion de la Russie en Ukraine.
Place à la diplomatie?
Un conflit militaire entre la Russie et l’Ukraine impliquerait stratégiquement d’autres pays. Le Président français Emmanuel Macron a déclaré que s’il devait y avoir une agression [russe], la riposte sera là et le coût sera élevé ».
Mais la solution diplomatique n’en est pas moins envisageable. Puisque dans une visioconférence, le Président américain, Joe Biden, le Président français, Emmanuel Macron, le Secrétaire général de l’OTAN, Jens Stotelberg et certains autres dirigeants européens se sont mis d’accord pour une solution diplomatique à la crise entre la Russie et l’Ukraine.
Le temps déterminera la fin ou non de ce conflit qui s’amplifie déjà.
Jonas Reginaldy Y. Desroches
jonasdesroches@gmail.com