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Covid-19 : l’État haïtien perd totalement le contrôle de la frontière haitiano-dominicaine

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Alors que la frontière, les ports et aéroports  haïtiens sont déclarés officiellement fermés depuis la déclaration de l’état d’urgence sanitaire sur le territoire national, les migrants haïtiens en difficulté en la République Dominicaine continuent de traverser la frontière sans aucune contrainte. Pour seulement le mois de mai, le groupe d’appui aux rapatriés et aux réfugiés (GARR) a recensé environ 25156 retournés volontaires dans le pays.

En proie à la fureur de la pandémie hors de nos frontières, les haïtiens continuent de regagner leur terre natale de façon massive. En violation des interdictions du gouvernement haïtien, les retournés volontaires utilisent les trois points frontaliers officiels et plusieurs d’autres non officiels pour traverser la frontière, selon Géralda Saint-vil. Profitant de la faiblesse de l’État, ils intègrent leurs communautés sans s’imposer de quarantaine ni se faire dépister de la Covid-19.

Depuis le mois de mars, le GARR n’arrête pas d’attirer l’attention des autorités en place  sur ce va-et-vient qui se fait au niveau de la frontière. Malgré, l’ampleur de la maladie de l’autre bord de l’ile, l’État haïtien garde le silence. Les gens continuent de fouler le sol sans craindre de tomber sous les sanctions de la loi.

À travers son monitoring au niveau des trois points officiels de la frontière, le GARR dit recenser seulement pour le mois de mai, 20282 retournés volontaires contre 4874 issus de sept autres points non officiels. Parmi ces migrants, il dénombre 16091 hommes, 7896 femmes, 522 enfants de sexe féminin et 657 de sexe masculin. Ces gens en difficultés ont dû payer chère leur voyage pour retourner aux bercails.

« Selon leur témoignage, ils confient avoir décaissé entre 2000 à 6000 pesos pour le voyage. D’autres venant des zones les plus reculées de la frontière payent jusqu’à 150 à 200 dollars américains pour ensuite se faire exploiter par des dominicains ou des haïtiens du taxi moto », a précisé Mme Saint-Vil soutenant qu’ils sont pour la plupart venus en minibus, taxi et voitures de militaires.

Plus loin, la responsable de communication du GARR déplore les abus qu’ils sont l’objet. « Généralement, ils sont abandonnés de l’autre bord de la frontière et payé soit des militaires dominicains ou d’autres particuliers dominicains pour avoir accès au sol haïtien. Les frais s’estiment entre 200 à 400 pesos », fait savoir la responsable qui critique les chauffeurs de taxi qui revoient à la hausse le prix de la course afin d’exploiter les nouveaux venus.

Ces retournés volontaires sont aussi souvent victimes de vol, confirme Mme Saint-Vil informant par ailleurs que malgré la situation difficile d’autres haïtiens essaient de franchir la frontière pour se rendre en république dominicaine. Une activité très fréquente au niveau de Ferrier dans le Nord-est. Fort de ces constats, juge-t-il inacceptable, le GARR appelle les autorités haïtiennes et la Polifront à augmenter la surveillance au niveau de la frontière afin que les haïtiens retournés trouvent assistance et protection.

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