15 septembre 2025

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De nouvelles portes s’ouvrent pour Haïti dans la Caraïbe malgré les crises migratoires

Alors qu’Haïti traverse une période difficile, marquée par une crise sécuritaire et des politiques migratoires strictes, une nouvelle opportunité s’offre à ses citoyens. À partir du 1ᵉʳ octobre 2025, les Haïtiens munis d’un passeport valide pourront voyager, s’installer et travailler sans visa dans plusieurs pays de la Caraïbe. Cette décision concerne initialement la Barbade, le Belize, la Dominique et Saint-Vincent-et-les-Grenadines.

Adopté lors d’un sommet de la CARICOM en Jamaïque, ce projet pilote est appelé  « libre circulation totale » et représente un repositionnement stratégique pour Haïti.  Cette mesure est considérée comme une première étape vers la libre circulation effective des Haïtiens au sein de la communauté caribéenne. Pour bénéficier de cette liberté, les voyageurs devront avoir un passeport valide, ne pas menacer l’ordre public et respecter les lois locales. D’autres pays de la CARICOM pourraient rejoindre cette initiative plus tard.

Malgré cette avancée régionale, la situation des Haïtiens reste compliquée ailleurs, notamment aux États-Unis. En août 2025, le Statut de Protection Temporaire (TPS) devait prendre fin, menaçant environ 520 000 personnes d’expulsion vers Haïti. La perte de ce statut rend l’accès au travail, au logement et aux services essentiels très difficile, provoquant une grande détresse. Face à cette incertitude, certains Haïtiens sont contraints d’emprunter des voies migratoires plus risquées, y compris vers le Canada, pour échapper à l’expulsion.

De son côté, la République dominicaine a intensifié sa politique migratoire envers Haïti en raison de l’insécurité. En 2024, le nombre total d’expulsions a atteint 276 000, dont 142 378 depuis octobre, selon la Direction Générale des Migrations (DGM). Au premier trimestre 2025, 86 406 Haïtiens ont été expulsés, d’après l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). De plus, la République dominicaine a accéléré la construction d’un mur frontalier, débutée en 2022, pour renforcer sa sécurité. Les relations entre les deux pays sont historiquement tendues, aggravées par ces flux migratoires et des différends, comme celui lié au canal de la rivière Massacre.

La crise sécuritaire a également des répercussions directes sur le transport aérien. La Federal Aviation Administration (FAA) des États-Unis a prolongé l’interdiction des vols commerciaux américains vers l’aéroport de Port-au-Prince jusqu’au 7 mars 2026. Cette décision est motivée par la menace que représentent les groupes armés pour l’aviation civile dans la capitale.

Cette interdiction force les voyageurs à utiliser les aéroports régionaux, comme l’aéroport international Hugo Chávez au Cap-Haïtien et l’aéroport international Antoine Simon aux Cayes. Bien que des compagnies comme Sunrise Airways et d’autres petits transporteurs y opèrent, le volume de vols ne peut pas remplacer celui de l’aéroport international Toussaint Louverture. La fermeture de l’aéroport de la capitale rend les voyages plus longs, plus difficiles et plus coûteux, laissant Port-au-Prince isolée.

Ainsi, au-delà des défis sécuritaires et des pressions migratoires intenses, l’ouverture dans la Caraïbe offre de nouvelles voies significatives pour les Haïtiens. Elle symbolise une reconnaissance de leur place dans la région, promettant une meilleure intégration et de nouvelles opportunités.

Marie-Alla Clerville

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