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Dénonciation des mauvais traitements infligés aux femmes haïtiennes en République dominicaine et le laxisme du gouvernement haïtien

Alors que la crise en Haïti s’est de plus en plus aggravée sur le plan sécuritaire et économique, le gouvernement dominicain durcit depuis un certain temps sa politique migratoire vis-à-vis des migrants haïtiens vivant en République dominicaine. Ces mesures migratoires basées sur la maltraitance, la violation des droits humains visent même les femmes haïtiennes enceintes et allaitantes si l’on peut croire le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR).

Voulant fuir à tout prix l’insécurité et la pauvreté extrême qui se perpétuent dans le pays, des milliers de femmes haïtiennes ont traversé la frontière vers la République dominicaine, espérant l’accès à de meilleures conditions de vie et des services sociaux de base. Le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) dénonce, dans un communiqué publié le 15 mai 2025, le traitement inhumain infligé à ces femmes migrantes.

En avril dernier, les mesures migratoires ciblant les femmes haïtiennes ont été violemment intensifiées. Les agents de la migration dominicaine ont pénétré, le 23 avril dernier, les centres de maternité pour enlever des femmes haïtiennes enceintes et des mères allaitantes en quête de soins de santé. Ces pratiques migratoires imprégnées de racisme et de xénophobie créent un climat de peur parmi les femmes haïtiennes. Celles-ci évitent de fréquenter les centres médicaux publics, craignant d’être séparées de leurs nouveau-nés en cas d’expulsion, peut-on lire dans le communiqué.

De récents faits alarmants témoignent de cette situation. « A El Seibo, une migrante haïtienne enceinte du nom de Lourdia Jean Pierre, vivant dans la peur de se faire déporter, a rendu l’âme chez elle alors qu’elle était en passe d’accoucher et refusait toute assistance médicale », déplore le GARR, rappelant que la Dominicanie n’a pas innové en ce sens, elle n’est pas à son premier coup d’essai.

Le GARR rappelle ainsi le décès tragique de Saint Mira Millien, une jeune haïtienne de 23 ans, survenu le 4 juillet 2024 alors qu’elle était sur le point d’être expulsée à la frontière de Belladère/Elias Pina. Selon le GARR, la jeune femme a succombé aux mains des autorités migratoires dominicaines.

« Le 5 avril 2024, à l’aube, des agents de la migration dominicaine ont fait irruption dans le domicile d’une famille haïtienne, et l’un d’eux a commis le viol d’une fillette de 14 ans », rapporte l’organisation.

Face à cette situation, le GARR lance un appel pressant à l’État dominicain pour qu’il suspende cette chasse aux migrants haïtiens, en insistant sur le respect de leurs droits fondamentaux. L’organisation insiste sur la nécessité de protéger des catégories particulièrement vulnérables telles que les femmes enceintes, les enfants et les personnes en situation de handicap.

Concernant l’État haïtien, le GARR exprime sa désapprobation face à son silence face aux violations des droits fondamentaux de ses citoyens en République dominicaine. Le GARR l’exhorte à prendre ses responsabilités, notamment en s’attaquant à la crise de l’insécurité qui, selon l’organisation, compromet en partie la jouissance des droits indispensables de la population.

Marie-Alla Clerville

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