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Des écologistes appellent à des mesures pour renforcer les politiques environnementales en Haïti

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Le 5 juin dernier a marqué la journée mondiale de l’environnement, cette année, le thème retenu par les Nations Unies a été : « La restauration des terres, la désertification et la résilience à la sécheresse ». En Haïti, cette journée a été célébrée dans un contexte particulier où l’état de l’environnement devient de plus en plus déplorable. Mauvaise gestion des déchets, réserves forestières en baisse, constructions anarchiques, sont, entre autres, des problèmes fondamentaux qui font qu’Haïti reste très vulnérable. Ce qui  préoccupe des écologistes qui appellent au renforcement des politiques environnementales.

Bien qu’Haïti dispose de nombreuses lois et ait signé un certain nombre de conventions pour protéger les forêts, les zones côtières, les sites naturels fournissant de l’eau potable, de l’eau pour l’agriculture, ces lois sont souvent bafouées à cause de l’irresponsabilité de l’État et le manque de véritable politique de gestion environnementale. En conséquence, ces derniers jours, on assiste à une dégradation accélérée de l’environnement.

Pendant la période allant d’octobre 2023 à janvier 2024, les associations écologiques d’Haïti ont effectué des visites dans plusieurs départements du pays, notamment le département du Sud, du Sud-Est, de l’Ouest et entre autres, afin d’évaluer les conditions environnementales dans les aires protégées.

Les activités humaines : un accélérateur de pollution de l’environnement

« Dans la ville des Cayes, nous avons remarqué de nombreuses pompes à essence et usines de vétiver. Ce qui provoque une pollution de l’air dans diverses zones de la ville et expose les gens à des maladies respiratoires, des cancers du poumon et du foie.Nous avons constaté également que plusieurs centres de Germoplasme avaient été détruits, comme celui de Levy qui a coûté environ 2 millions de dollars à l’État », révèle le porte-parole des associations écologiques (Groupe d’Intervention Écologique d’Haïti) Anel Dolean.

Selon celui qui est aussi le coordonnateur de Écovert-Haïti, le Parc la Visite située au Sud-Est du pays est dans un état très critique. Il n’y a aucune mesure de surveillance de la part des autorités. Malgré de nombreux efforts de sensibilisation consentis par la Fédération des Associations pour le Développement Communautaire de la Visite (FADECOV), la dégradation des terres et le déboisement risquent de menacer la survie de ce parc naturel qui alimente le département  de l’Ouest et du Sud-Est en eau.

En ce qui concerne le département de l’Ouest, les conditions environnementales deviennent catastrophiques en raison de la violence des gangs, à chaque coin de rue, des tas d’immondices augmentent à un rythme alarmant. En effet, la population recourt souvent aux brûlages à ciel ouvert qui ont des effets néfastes sur l’environnement et la santé humaine.

À Port-au-Prince, pas moins de 15 sources d’eau au niveau du Morne l’Hôpital, sont polluées ou asséchées à cause des constructions à proximité de Canapé Vert, Turgeau, Bourdon, entre autres, alerte les écologistes. Cela augmente le risque pour la région métropolitaine de Port-au-Prince de connaître une pénurie d’eau potable sans précédent et augmente le risque d’inondations dans toute la zone métropolitaine, d’après une visite de la délégation des associations écologiques d’Haïti.

« Si nous laissons la construction se poursuivre à Morne l’Hôpital, nous risquons de perdre Port-au-Prince à cause des inondations. Dans tout le pays, les gens construisent partout ; sur les sommets des montagnes, dans les plaines, sur les côtes, et ce, sous les regards passifs de l’État. Ce qui crée une grande crise d’insécurité environnementale mettant en danger la vie et les biens des communautés », déclarent ces militants écologistes.

Mesures de prévention pour protéger l’environnement

Face à ces enjeux environnementaux majeurs, il est crucial que les autorités de l’État mettent au premier plan les questions environnementales. En ce sens, ces acteurs exhortent le Conseil Présidentiel de Transition à prendre des mesures urgentes devant améliorer la situation ;

– Doter Haïti d’une politique publique dans le domaine de l’environnement.

– Élaborer un plan de nettoyage systématique des marchés publics.

– Mettre en place des programmes d’aménagement paysager appropriés sur tous les territoires pour empêcher les gens de construire dans les zones à risque telles que le long des rivières, au sommet des montagnes et dans les zones de jardinage et d’élevage.

– Promouvoir les énergies propres (énergies solaires).

Toutefois, la protection de l’environnement n’est pas seulement la responsabilité de l’État, la conscience citoyenne se révèle cruciale. C’est pourquoi, il est important de sensibiliser la population sur la nécessité de s’engager dans la lutte visant à relever les défis environnementaux afin de restaurer ensemble l’écosystème.

Marie-Alla Clerville

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