Le Quotidien News

L'actualité en continue

Des institutions de la société civile appellent à un Congrès Patriotique pour un sauvetage national

« Haïti n’en peut plus ». Ce cri d’alarme, lancé le 27 mars 2024, résume la gravité de la situation que traverse le pays. Des institutions de la société civile, dont de nombreuses universités, appellent à un Congrès Patriotique pour fédérer les forces progressistes et tracer un nouveau chemin pour la reconstruction d’Haïti.

Le document, signé par ces organisations, dresse un tableau accablant du pays, marqué par la prolifération des bandes armées, l’irresponsabilité de l’État et la descente aux enfers de la population. « Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse, une spirale de destruction s’est enclenchée, les gangs semant la mort et la désolation sur des territoires de plus en plus vastes, supplantant l’autorité de l’État. Le quotidien est devenu un cauchemar pour nombre d’Haïtiens. Plus d’un million de personnes ont été chassées de leurs foyers par ces bandits et vivent dans la rue. Les enfants sont privés d’éducation, l’accès aux soins de santé est quasi inexistant, faute d’hôpitaux fonctionnels », déplorent les signataires.

« Pendant ce temps, la classe politique semble se perdre dans des luttes de pouvoir intestines, au lieu de s’unir pour combattre l’insécurité et élaborer une vision pour l’avenir de la nation », affirment-ils. Face à cette dérive, le Congrès Patriotique lance un appel solennel à tous les Haïtiens, de toutes conditions et de tous horizons, à prendre leurs responsabilités citoyennes et à reprendre en main leur destin.

Ce Congrès se veut un rassemblement de toutes les forces progressistes du pays, afin de débattre et de décider collectivement des stratégies pour reconstruire Haïti sur de nouvelles fondations. Les signataires mettent l’accent sur trois priorités : la sécurité, la démocratie et la bonne gouvernance.

« Il n’y a pas de vie sans sécurité, la priorité absolue est de résoudre la crise sécuritaire », estiment les signataires. Selon ces structures, la sécurité implique de reprendre le contrôle du territoire, de rétablir la connexion entre Port-au-Prince et les autres départements, de permettre aux familles de retourner chez elles et de relancer les activités économiques et sociales. Car les  gangs sont devenus plus agressifs et violents, cherchant à prendre le contrôle total de Port-au-Prince, rendant une réponse collective, forte et organisée.

Le Congrès Patriotique vise également à créer les conditions pour que le peuple haïtien puisse choisir librement ses dirigeants, sans manipulation et sans ingérence étrangère. « Cette démarche est présentée comme le seul moyen pour que les futurs dirigeants obtiennent la légitimité et le soutien populaire indispensables à la reconstruction des institutions et à l’instauration d’une paix et d’un développement durables », soulignent les institutions.

« Le système qui nous a conduit à ce désastre doit-il perdurer ? Peut-il garantir notre sécurité ? Pourra-t-il mettre fin à cette chaîne sans fin où la transition remplace la transition ? Ne devrions-nous pas construire une gouvernance libre du contrôle des mafias et des groupes politiques qui servent leurs intérêts personnels, une gouvernance dotée de mécanismes juridiques, institutionnels et culturels qui peuvent empêcher nos ennemis de détruire la nation que leurs ancêtres nous ont laissée ? », se demandent-elles.

Les signataires affirment clairement ne rechercher aucune position dans une éventuelle transition. Leur unique ambition est de sauver Haïti. En ce sens, ils  lancent un appel vibrant à tous les Haïtiens, à unir leurs forces pour faire de ce congrès la première étape d’un changement profond et durable.

Parmi les signataires on peut citer, l’Université Quisqueya avec son recteur  Jacky Lumarque, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) avec  sa Responsable de programmes  Rosy Auguste Ducena et le REFAED (Réseau des Femmes Agro-Entrepreneures d’Haïti) avec sa présidente Josette Jean-Louis.

Marie-Alla Clerville

About The Author

Laisser un commentaire