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Des révélations fracassantes autour de l’assassinat de Jovenel Moïse

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Le journal Américain New York Times après avoir effectué une enquête  a publié cette semaine un long article dans lequel il mentionne des indices qui pourraient motiver l’assassinat du président Jovenel Moïse le 7 juillet 2021.Les pistes de trafic de drogue et d’armes sont privilégiées dans l’enquête du journal faisant état du rôle que certains anciens proches du président auraient jouédans son assassinat.

Ces révélations fracassantes du média Américain font naître pas mal de réactions du côté des acteurs politiques et de la société civile.En publiant cet article, le journal américain « New York Times » met les autorités haïtiennes sur une nouvelle piste(la drogue)  pour découvrir la vérité sur ce crime horrible.

En effet, l’ex président Jovenel Moïse, avant d’être assassiné, avait dressé une liste de personnalités, issues du secteur politique et du secteur privé, parmi elles,  Kiko Saint Rémy qui serait impliqué dans le trafic de drogue et d’armes en Haïti,selon le journal.

De fait, les enquêteurs du FBI (Federal Bureau of investigation) avaienttrouvé le bureau du président  vandalisé peu après le crime.  À en croire le journal, Jovenel Moïse se préparait à soumettre cette liste au gouvernement Américain.

Le président assassiné n’avait pas ses coudées franches, il n’était pas le vrai leader mais de préférence celui qui l’avait choisi pour se porter candidat sous le label du PHTK, à savoir Michel Joseph Martelly, a révélé le New York Times, qui à partir de son enquête soutient la thèse selon laquelle l’ex président haïtien serait assassiné par des membres de sa famille politique.

Entre temps, ces révélations fracassantes du média Américain font couler beaucoup d’encre du côté des acteurs politiques et de la société civile haïtienne.Selon l’ex premier ministre Claude Joseph, le président (feu Moise) avait des contraintes mais il menait une lutte acharnée contre les oligarques corrompus. « Le président avait des contraintes pour agir », a confié celui dont son audition par le juge Garry Orelien n’a pas pu avoir lieu comme prévu sans pour autant préciser la nature de ces contraintes.

« J’ai mené une lutte sans merci pour faire progresser cette enquête jusqu’à demander une commission d’enquête internationale sur le dossier, ce que le premier ministre Ariel Henry avait refusé »,a laissé entendre l’ancien ministre des affaires étrangères qui confirme que le premier ministre Ariel Henry a été d’abord choisi par Michel Joseph Martelly et proposé à l’ex président Jovenel Moïse.

« Le président est mort parce qu’il luttait contre des oligarques corrompus. Je doute que la justice haïtienne puisse parvenir à l’aboutissement de cette enquête que je vois patiner en chemin et ça donne de la frustration », a  expliqué Claude Joseph, dénonçant ce qu’il appelle un manque de volonté politique pour faire avancer le dossier.

Les faits évoqués par le New York Times ne sont pas nouveaux mais il revient à la justice d’explorer ces pistes,dixit Gédéon Jean

De l’avis du  directeur exécutif du centre d’analyse et de recherche en droit de l’homme (CARDH),  cet article met en lumière d’excellentes pistes à  creuser dans le cadre de l’enquête autour de l’assassinat du président bienque bon nombre de ces éléments ont été déjà mis en évidence par les organismes de défense des droits humains.

« J’ai des doutes concernant la capacité de la justice haïtienne à faire évoluer le dossier surtout dans le contexte politique actuel »,se désole le militant des droits humains estimant qu’il revient au juge instructeur de creuser les différentes pistes  évoquées dans l’enquête soit par les organismes de défense des droits humains , la Direction Centrale de la Police Judiciaire ou le New York Times.

L’enquête est bloquée!

« John Joël Joseph et Joseph Félix Badio sont des éléments clés dans l’enquête sur l’assassinat du président Moïse, le premier a pu laisser le pays grâce à l’aide de la primature qui met à sa disposition  des voitures blindés. C’est probablement le même cas de figure pour Joseph Félix Badio », a fustigé le directeur du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) qui dit être d’accord avec les faits révélés dans l’enquête du New York Times autour du crime sur l’ex président haïtien. Pierre Esperance précise que l’arrestation de ces deux individus pourrait mettre à mal l’actuel chef du gouvernement.

Toutefois, le directeur du RNDDH rejette l’idée selon laquelle l’ex locataire du palais national Jovenel Moïse luttait contre des narcotrafiquants.Sans langue de bois, Pierre  Espérance demande au juge de se déporter du dossier de l’enquête, car il ne voit aucune progression dans l’enquête sur ce dossier.

Par ailleurs, si l’ancien ministre de la justice Rockfeller Vincent n’a pas répondu aux questions du juge Garry Orelien évoquant un problème de sécurité,l’ex directeur général de la police nationale d’Haïti Léon Charles a répondu aux questions du magistrat dans le cadre de cette enquête. Un détail àrelever, c’est que la plus grande partie du contenu de l’article provient des anciens collaborateurs du président assassiné. 

Mario Sylvain

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