L’Administration Générale des Douanes a annoncé sur les réseaux sociaux que, lors de la vérification physique d’un conteneur provenant des États-Unis le 9 septembre 2025, les agents douaniers du port de Port-au-Prince y avaient découvert deux appareils susceptibles d’être du matériel de brouillage de fréquences pour système anti-drone, ainsi qu’une antenne.
Intervenant sur les ondes de la radio Magik 9 le 10 septembre 2025, Jean Ralph Gracia, directeur du contrôle à la douane, a précisé que l’opération avait été rendue possible grâce à la vigilance des agents chargés de la vérification des conteneurs et des marchandises. « D’après nos recherches, ce matériel peut effectivement perturber le signal des drones ou des systèmes anti‑drones », a révélé M. Gracia, ajoutant que « les dispositifs ont déjà été remis à la Police Nationale d’Haïti (PNH) pour les suites appropriées ».
Selon Jean Ralph Gracia lors de son intervention à l’émission Panel Magik, la saisie a eu lieu dans un magasin‑entrepôt de l’aire de dédouanement (MEAD) situé à proximité du port de Port‑au‑Prince. Il précise que cette saisie s’inscrit dans la mission de l’institution, car, selon lui, la douane haïtienne reste aux côtés des autorités pour participer à la protection et à la sécurité de la population.
« Nous en sommes encore au premier stade de l’opération et ne pouvons pas révéler davantage d’informations pour le moment. De manière responsable, nous avons transmis les équipements aux autorités compétentes et il est certain qu’il y aura des enquêtes », a ajouté M. Gracia. « Ce que je peux vous garantir, c’est que cette entreprise a été ciblée. Tous les agents des douanes ont reçu instruction de faire des vérifications approfondies de toutes les cargaisons de cette même entreprise — qui pourraient encore se trouver dans le MEAD — afin de s’assurer qu’il n’y ait pas d’autres matériels du même genre ou toute autre marchandise susceptible de nuire à la sécurité des citoyens », a‑t‑il déclaré sur les ondes de Magik 9.
Par ailleurs, M. Gracia a indiqué que des efforts sont en cours pour la transformation numérique de la douane. « Nous procédons par étapes. L’un des éléments déjà dans une phase très avancée est l’introduction du paiement en ligne. Des instructions venues du plus haut niveau de l’État et de l’autorité hiérarchique nous pressent d’aller beaucoup plus vite vers cette numérisation. Les démarches techniques progressent bien. Nous travaillons en collaboration avec des partenaires financiers et techniques afin de pouvoir avancer dans cette direction », a‑t‑il déclaré.
Si du côté de Port‑au‑Prince les agents douaniers continuent de faire leur travail du mieux possible, du côté de Malpasse en face de Jimaní, de Belladère en face d’Élías Piñas (Comendador), et à Anse‑à‑Pîtres, en face de Pedernales, les fouilles s’effectuent sans la présence des autorités de l’État. À l’exception du point de contrôle de Ouanaminthe, les trois autres points cités sont sous le contrôle des gangs armés. Or, ces points de passage sont cruciaux pour les échanges commerciaux et la libre circulation des personnes entre Haïti et la République dominicaine, malgré le contentieux historique qui existe entre ces deux pays. À cet égard, il convient de se demander qui protège réellement la population — dans ces points frontaliers — contre des produits, marchandises ou colis susceptibles de porter atteinte à la sécurité publique.
La Direction