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Division à l’interne comme à l’externe dans certaines structures politiques, pourquoi ?

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À côté des acteurs politiques (Montana et Accord du 11 septembre…) qui n’arrivent pas à s’asseoir ensemble pour trouver un consensus et dénouer la crise, il y a une sorte de division énorme qui ronge les structures politiques à l’interne.  Pourquoi certaines structures ou partis politiques s’entre-déchirent-ils aussi souvent? Diviser pour régner, manque d’idéologie, les tentatives de réponses sont légion.

Dans la démocratie représentative, il y a une corrélation étroite entre la politique et le parti politique. En effet, si la première est considérée, dans un sens large, comme « la manière dont les États sont gouvernés », le second quant à lui désigne « une association organisée qui rassemble des citoyens unis par une  philosophie ou une idéologie et ayant comme objectif la conquête et l’exercice du pouvoir ».

Le parti politique, en tant que structure regroupant des citoyens autour de certaines idées, est aussi considéré comme un espace de discussions et d’échanges et ce, dans la perspective d’aboutir toujours à une position commune, surtout quand il y a une divergence dans les idées et les intérêts, entre les membres dudit parti et parallèlement de s’attacher à ce qu’ils ont en commun : la même idéologie. Voilà, vraisemblablement, en se fondant sur les faits, ce qui fait défaut à tant de structures politiques ou partis politiques en Haïti ces dernières semaines en Haïti. Et l’une de ces structures qui tient un peu l’actualité, c’est le Secteur Démocratique et Populaire (SDP).

 Division au sein de SDP

Le Secteur Démocratique et Populaire, ancienne structure de l’opposition ayant combattu Jovenel Moïse, se trouve, aujourd’hui, au bord de l’explosion. Il est devenu une structure politique clanique avec d’un côté André Michel, Marjory Michel et le Ministre Ricard Pierre et avec de l’autre côté l’ancien Sénateur des Nippes, Nenel Cassy et consorts. Les hostilités ont commencé avec Nenel Cassy quand il a annoncé, lors d’une conférence de presse tenue mardi dernier, le retrait du SDP de l’accord du 11 septembre 2021 signé avec le Chef du Gouvernement Ariel Henry. Pour justifier sa position, M. Cassy a fait savoir que plusieurs points figurant dans l’accord du 11 septembre ne sont pas pris en compte par le gouvernement d’Ariel Henry. 

Le secteur démocratique et populaire, avec le clan de Nenel Cassy et consorts, reste ferme sur sa décision : l’accord du 11 septembre est caduc. Le SDP de Nenel Cassy dit ne reconnaître aucun de ses membres au sein du gouvernement d’Ariel Henry. En outre, l’ancien Sénateur des Nippes et consorts ont même réaffirmé, lors d’une assemblée générale tenue dimanche le 7 août, leurs positions : se retirer de l’accord du 11 septembre. Quant à l’accord de Montana, il est expiré, selon Nenel Cassy. Cependant, Me André Michel, Marjory Michel et le Ministre de la Planification  et de la Coopération Externe Richard Pierre considérés comme constituant l’autre clan du SDP, ont réitéré leur soutien à l’accord du 11 septembre.

 L’analyse du politologue Mathias L. DEVERT

Cette division au sein du SDP est stratégique et il faut prendre du recul avant de l’analyser car nous avons affaire à des gens qui maîtrisent la philosophie de Machiavel en politique, à savoir la fin justifie les moyens, a indiqué le politologue Mathias L. DEVERT lors d’une interview accordée au journal Le Quotidien News.  Étant donné que ce sont des acteurs politiques, souligne-t-il, ils ne peuvent avoir que deux principaux objectifs: conquérir le pouvoir et conserver le pouvoir. « Dans le contexte actuel, se diviser en plusieurs branches dont l’une attachée au pouvoir et l’autre en opposition est la meilleure stratégie pour assurer leur pérennité au sein du système », indique celui qui est étudiant en Master 2 à l’Institut d’Études Politiques de Grenoble en France (Sciences Po-UGA).

Ariel Henry ne dispose d’aucun mandat légitime. Il dirige le pays avec un exécutif monocéphale grâce à la bénédiction de la communauté internationale. À tout moment la situation peut changer, a fait savoir M. DEVERT. « Or aujourd’hui tous les acteurs qui se sont ralliés à Ariel Henry n’ont pas la sympathie de la population à cause de l’effondrement de l’État. L’équipe au pouvoir est considérée responsable dans l’opinion publique de la montée de l’insécurité, de l’inflation, de la pénurie de carburants, de la misère extrême dans le pays.  Donc le SDP, pour se préserver d’un éventuel revirement de situation, se devait de changer de stratégie en n’écartant pas la possibilité d’affaiblir le mouvement en vue de se régénérer et d’avoir des pions au sein du pouvoir et également dans l’opposition.  Dans tous les cas, ils seront gagnants avec ou sans Ariel même si leur pire ennemi reste la bataille électorale », explique le politologue.

Par ailleurs, il y aussi le Dr Reginald Boulos qui prend sa ses distances avec son parti politique, MTV Ayiti. Mathias L. DEVERT affirme que l’ancien leader du MTV n’a été ni Président, ni Sénateur. « Il était tout simplement président d’un mouvement politique qui n’a pas encore eu la chance de se présenter aux élections […]. Il ne doit des explications qu’à ses partisans et adhérents du parti », pense-t-il en soulignant que c’est un cas qui traduit la faiblesse de nos organisations politiques qui fonctionnent comme  des épiceries où ce n’est pas une assemblée qui dirige, mais plutôt la volonté de celui qui détient les ressources.

 Les partis politiques

En admettant d’un point de vue juridique qu’il y a beaucoup de partis politiques en Haïti, puisqu’ils sont reconnus par l’État, ont un statut et participent à la vie politique du pays, le politologue Mathias L. DEVERT croit qu’il est aberrant de parler de partis politiques dans notre cas. « De nos jours, les regroupements politiques ne véhiculent aucune idéologie. On ne peut pas les catégoriser en fonction de leurs tendances. Nous sommes dans une situation où des gens créent un mouvement politique sans idéologie, sans vision, sans projet de société et ne visent qu’à détenir le pouvoir au niveau du directoire, quand il y en a un», affirme-t-il.

Jackson Junior Rinvil

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