L’Organisation des Citoyens pour une Nouvelle Haïti (OCNH) a salué avec vigueur les conclusions du Comité des droits de l’Homme de l’ONU, qui a examiné le deuxième rapport périodique d’Haïti début juillet à Genève. Ces observations finales, adoptées le 15 juillet, reprennent une série de recommandations formulées par l’OCNH, témoignant ainsi de la pertinence et de la constance de son plaidoyer.
L’OCNH note avec satisfaction que plusieurs de ses préoccupations majeures ont été intégrées dans les observations du Comité : indépendance de la justice, lutte contre la corruption et l’impunité, protection des droits des femmes et des enfants, et accès à l’identité pour les personnes déplacées. Ces thèmes, structurants pour un État de droit, restent d’une actualité brûlante dans le contexte haïtien.
L’ONU recommande notamment que l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) soit pleinement conforme aux Principes de Paris – c’est-à-dire qu’il bénéficie d’une autonomie et de moyens adéquats pour accomplir sa mission. Ce point, jugé crucial par l’OCNH, vise à garantir une institution capable de défendre les citoyens face aux abus, quel que soit le pouvoir en place.
Vers un plan d’action national pour les droits fondamentaux
L’OCNH formule huit recommandations prioritaires à l’État haïtien. Parmi elles figurent l’accès aux documents d’état civil, la réforme du système judiciaire, la lutte contre la corruption, la poursuite des auteurs de violences sexuelles, la protection des déplacés et l’organisation d’élections crédibles.
Ces mesures sont envisagées comme urgentes dans un pays où les institutions peinent à fonctionner normalement et où l’impunité reste le terreau fertile de nombreuses violations. Pour Me Camille Occius, directeur exécutif de l’OCNH, ces recommandations « doivent cesser d’être des slogans diplomatiques et devenir des objectifs de gouvernement concrets et mesurables ».
Renforcer les alliances pour une mise en œuvre effective
L’OCNH appelle également le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme (HCDH) à intensifier son soutien aux institutions haïtiennes, notamment à l’OPC, dans une logique de renforcement des capacités. Ce partenariat stratégique entre acteurs locaux et instances internationales est présenté comme une condition nécessaire pour assurer une réponse durable aux multiples défis que connaît le pays.
L’organisation rappelle que la résolution 2476 du Conseil de sécurité des Nations Unies fonde cette collaboration, et insiste pour que cet appui technique se traduise par des résultats concrets sur le terrain.
Une Haïti fondée sur le respect des droits humains
L’OCNH conclut en renouvelant son engagement à surveiller de près l’évolution de la situation et à poursuivre son rôle de vigie. Elle appelle les autres organisations de la société civile à unir leurs forces pour garantir que les recommandations du Comité ne restent pas lettre morte. « La dignité humaine ne peut attendre », peut-on lire dans le communiqué publié à Delmas.
Ce nouveau cycle d’observations internationales pourrait représenter une opportunité historique : celle d’enraciner les droits humains dans le quotidien des Haïtiens. Encore faut-il que les autorités s’en saisissent et traduisent ces recommandations en politiques publiques effectives.
Hector Marcoslev