« Ekspozisyon yon koulè yon nanm » : Une lueur d’espoir en temps de crise
3 min readL’exposition de peinture ayant pour thème « Yon koulè yon nanm » s’est déroulée dans la cité de Faustin Soulouque, à Dubaï Studio le 27 novembre 2022. Cette activité culturelle qui se veut une lueur d’espoir en temps de crise a été réalisée sous la direction de Wismy Faustin, l’initiateur de jedi penti.
« Ekspozisyon yon koulè yon nanm » est une exposition de tableaux qui a été organisée à Petit-Gôave, Rue Lamarre, en face de la maison de l’écrivain haïtien Dany Laferrière, le 27 novembre 2022, explique le poète et artiste-peintre Wismy Faustin lors d’une interview accordée au journal Le Quotidien News. « Mis à part l’exposition, on a eu des performances artistiques avec, entre autres, Diamant noir, Maestro Duval, Evelt Faustin. Et avant l’exposition, il y a eu une causerie axée sur les tableaux avec Monfred Laurent ».
Pourquoi le thème « yon koulè yon nanm »?
Le pays fait face régulièrement à des mouvements de protestation depuis environ quatre ans. « Bwakale » est le dernier en date. En général, ces mouvements entraînent le blocage des rues, l’arrêt total de certaines activités socio-culturelles obligeant les jeunes à passer leurs journées sans rien faire. « ‘’Yon koulè yon nanm’’ en tant que thématique doit être analysée en profondeur et non au premier degré », explique celui qui est originaire de la ville de Petit-Gôave, Wismy Faustin.
« Elle est ce moyen que j’utilise pour susciter chez les jeunes l’envie de vivre; en leur demandant de ne pas baisser les bras et ce, en dépit des vicissitudes de la vie caractérisée, entre autres, par la mauvaise gestion politico-économique du pays par nos dirigeants », poursuit-il. « À travers le regard de ces gens, il y a une couleur, il y a une âme qui perd de sa force. À l’intérieur de chaque personne, il y a une couleur et celle-ci représente l’énergie de cette personne en question. En vue de réveiller cette âme dans la société, je décide de créer une activité dénommée ‘’yon koulè yon nanm ‘’ », précise l’artiste- peintre.
« Yon koulè yon nanm » peut avoir une autre signification, à en croire Wismy Faustin. « […] Une couleur en général entraîne une masse énergétique appropriée avec une âme », déclare M. Faustin. « Un tableau est une couleur. Et la personne qui le regarde est une âme. En conséquence, il y a un mariage qui se fait entre la couleur et la personne. Par conséquent, cela va développer une vitalité dans l’œuvre artistique qu’est en train de regarder la personne », affirme-t-il.
Faire de la peinture en temps de crise : une nécessité
Faire de la peinture en temps de crise est une nécessité, affirme M. Faustin. Selon ses dires, se livrer à des activités artistiques est une façon claire de prendre position en tant qu’artiste sur ce qui se passe dans la société. « Le niveau de la création d’un artiste est au-dessus de n’importe quelle crise à laquelle sa communauté ou son pays est en train de faire face », a-t-il ajouté.
Faire de l’art, c’est de l’engagement. Dans le contexte actuel, prendre position sur ce qui se passe dans la vie sociale et politique du pays, d’après Wismy Faustin, c’est dire aux autorités étatiques que les jeunes méritent mieux. « Le pays doit retourner dans son état normal. La jeunesse doit pouvoir s’adonner à des activités culturelles comme elle le désire […] ».
L’importance de la peinture en Haïti
Faire de la peinture en Haïti n’est pas une chose banale, prévient M. Faustin à ceux qui pensent le contraire. « Si on fait une approche économique par rapport à la pratique de la peinture en Haïti, il en sortira une évidence : cela ne va rien apporter », dit-il. « Si on fait un rapport culturel sur la peinture dans le pays, cela va déboucher sur un courant artistique appelé « naïf » et à partir de ce moment-là on va voir ce que représente la peinture pour le peuple haïtien », explique-t-il, soulignant que vivre en faisant de la peinture en Haïti, c’est choisir l’humanité et le bien-être.
Jackson Junior RINVIL
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