21 décembre 2025

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En novembre, environ 9 000 personnes dans l’Artibonite et l’Ouest ont été contraintes de fuir leurs foyers pour échapper à la violence des gangs, selon l’OIM

Haïti compte désormais plus de 1,4 million de déplacés internes, répartis notamment sur 48 sites, d’après un rapport de l’Organisation internationale de la migration (OIM). L’agence précise qu’en novembre dernier, près de 9 000 personnes dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite ont été forcées d’abandonner leurs domiciles afin d’échapper à la terreur des groupes armés, ce qui accentue la pression sur les sites déjà surpeuplés ainsi que sur les communautés d’accueil.

La descente aux enfers d’Haïti se poursuit à un rythme effréné. Plus de 1,4 million de personnes ont été contraintes d’abandonner leurs maisons à travers le pays, un chiffre record directement lié à l’intensification de la violence des gangs, souligne l’OIM.

À Port-au-Prince et dans plusieurs villes du pays, la violence a arraché des communautés entières à leurs foyers, laissant derrière elle des maisons incendiées, des commerces pillés et des rues désertées par les familles qui les animaient autrefois. Selon l’agence onusienne, des écoles, des places publiques et des bâtiments abandonnés sont devenus des abris de fortune — des espaces jamais conçus pour l’habitation et qui accueillent désormais des milliers de personnes.

À en croire l’OIM, les besoins humanitaires ont fortement augmenté, alors même que de nombreux ménages, déjà touchés par les effets des ouragans, peinent à se reconstruire. Dans les camps de déplacés surpeuplés, l’absence de toilettes et de douches fonctionnelles constitue l’un des défis quotidiens les plus urgents. « De nombreuses installations sont en mauvais état : portes qui ne ferment plus ou ont totalement disparu, sols humides et boueux, fosses débordantes et douches sans eau. Ces conditions créent une atmosphère suffocante qui va bien au-delà du simple inconfort », a indiqué l’OIM.

Toutefois, la situation s’est encore fragilisée en raison des préoccupations sanitaires. Le choléra, qui a refait surface il y a quelques mois, demeure une menace directe : une seule installation mal entretenue peut provoquer une contamination et mettre des centaines de personnes en danger.

Que fait l’OIM dans les zones les plus touchées ?

Dans les zones affectées par les conflits, l’agence onusienne indique qu’elle fournit non seulement une aide humanitaire essentielle, mais qu’elle promeut également des solutions durables portées par les communautés, à travers la réhabilitation des infrastructures et la réintégration socio-économique. Cependant, souligne-t-elle, le financement limité prive de nombreuses personnes d’un soutien crucial et ralentit les progrès vers des solutions pérennes.

Par ailleurs, l’OIM a révélé que près de 22 000 migrants ont été expulsés vers Haïti au cours de ce mois. En étroite collaboration avec les autorités nationales et les partenaires locaux, l’agence leur a apporté une aide immédiate dès leur arrivée, notamment sous forme de nourriture, d’eau, d’assistance financière et de kits d’hygiène.

Malgré les efforts déployés, le nombre de personnes déplacées demeure élevé et continue d’augmenter, mettant à rude épreuve des infrastructures déjà fragiles, constate l’OIM. La surutilisation de ces infrastructures nécessite des réparations beaucoup plus fréquentes qu’en temps normal. Face à cette situation, l’agence intensifie ses interventions afin de répondre aux besoins croissants, alors que de plus en plus de familles arrivent sans ressources après avoir fui les violences.

Si les autorités tardent à apporter une réponse adéquate à la crise sécuritaire que traverse le pays depuis plus de cinq ans, la situation risque de s’aggraver davantage. Les gangs armés poursuivent leurs offensives contre les populations du Centre et de l’Artibonite, où la situation est devenue intenable. La population une fois de plus est livrée à elle-même. Dans le département du Centre, des cas d’enlèvement ont été signalés. Plusieurs plantations de riz ont déjà été incendiées dans l’Artibonite. Cet état de fait laisse présager le pire si aucune action concrète n’est entreprise pour neutraliser les auteurs de la violence dans le pays.

La Rédaction

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