Si l’on tient compte des écrits d’Albert Randim, secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA), la Force de répression des gangs en Haïti peut se composer de plus de 5 500 soldats si et seulement si les pays contributeurs répondent à leurs engagements.
La situation sécuritaire en Haïti ne cesse de se dégrader en dépit de la mission dirigée par le Kenya qui est arrivée à son terme. La nouvelle force (Force de répression des gangs) qui devrait prendre les rênes tarde un peu à se constituer. Ce 19 décembre 2025, le secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA), à savoir Albert Randim, a indiqué que la force pourrait se composer d’un peu plus de 5500 soldats.
« J’ai rencontré le Représentant spécial désigné de la Force de répression des gangs, Jack Christofides, qui assumera ses fonctions en février. Nous avons discuté des progrès encourageants dans la génération de forces, les engagements des pays contributeurs ayant déjà atteint et dépassé les 5 500 soldats requis », a-t-il fait savoir sur le compte X du secrétaire général (@SG_OEA_OAS). « Nous avons également échangé sur les stratégies à court et moyen terme élaborées par la @GSForceHaiti, ainsi que sur des canaux concrets de collaboration entre la GSF et la @OEA_oficial, conformément à notre ferme engagement à contribuer à assurer la sécurité, la démocratie et la prospérité pour #Haïti #OEAavecHaïti », a-t-il conclu.
Signalons que, dans un communiqué de presse publié le 12 décembre 2025, l’ambassade des États-Unis en Haïti a indiqué que les États-Unis et le Canada saluaient les engagements et la participation à la conférence du 9 décembre sur la mobilisation des forces en vue de la mise en place de la Force de suppression des gangs (FRG), convoquée au nom du Groupe permanent de partenaires.
« La détermination commune des pays et organisations partenaires témoigne de leur volonté d’aider les Haïtiens à relever les défis actuels en matière de sécurité qui affectent la stabilité du pays et de la région », peut-on lire dans le communiqué.
Avec 18 entités s’étant engagées à fournir du personnel, des ressources et un appui technique, ces engagements illustrent, selon l’ambassade des États-Unis en Haïti, l’ampleur de la mobilisation internationale autour de cette mission. « Cette approche fondée sur le partage des responsabilités garantit que la FRG disposera des outils nécessaires pour remplir son mandat », a assuré l’ambassade.
En dernier lieu, l’ambassade des États-Unis en Haïti a fait savoir que « les États-Unis et le Canada remercient également les pays ayant fourni du personnel à la mission multinationale d’appui à la sécurité, prédécesseur de la FRG, et réaffirment leur détermination à travailler aux côtés d’Haïti avec la FRG afin de promouvoir la stabilité, protéger les civils et soutenir les aspirations du peuple haïtien à un avenir plus sûr et plus prospère ».
Les sanctions
D’un autre côté, la communauté internationale continue de prendre des sanctions contre certaines personnalités qu’elle accuse d’être de connivence avec les gangs. Dans un communiqué de presse publié le 15 décembre 2025, le Conseil de l’Union européenne a annoncé avoir adopté des mesures restrictives à l’encontre de trois ressortissants haïtiens ainsi que d’une entité, en raison de l’escalade de la violence des bandes organisées, de graves et répétées violations des droits humains commises par les gangs dans le pays, et de l’impunité persistante de leurs auteurs.
Parmi les personnes inscrites sur la liste figurent Michel Martelly, ancien président de la République d’Haïti, et Youri Latortue, ancien conseiller politique de ce dernier et fondateur du parti politique Ayiti An Aksyon (AAA). Selon le Conseil de l’Union européenne, ces deux anciennes autorités de l’État « ont tous deux armé et financé plusieurs gangs afin de promouvoir leur programme politique, de défendre leurs intérêts personnels et économiques et de contrôler le territoire ».
En outre, le Conseil a également inscrit sur la liste Rony Célestin, ancien sénateur haïtien, « impliqué dans des violences liées à des groupes armés et des activités de contrebande, et responsable de l’orchestration du meurtre du journaliste Néhémie Joseph, qui avait dénoncé ses activités illégales et ses actes de corruption ».
À en croire le Conseil de l’Union européenne, « l’entité inscrite sur la liste est 5 Segond, un puissant gang basé dans le quartier de Village-de-Dieu, à Port-au-Prince ». Selon les autorités de l’Union européenne, le gang 5 Segond est responsable d’actes de vol, de viol, d’enlèvement, de meurtre, de piraterie, d’extorsion, d’obstruction à l’aide humanitaire, ainsi que de trafic d’armes et de drogue.
D’après le Conseil, les personnes et l’entité désignées font l’objet d’un gel de leurs avoirs. Il est également interdit aux personnes et entités de l’UE de mettre à leur disposition, directement ou indirectement, des fonds, des avoirs financiers ou des ressources économiques. En outre, les personnes sanctionnées sont frappées d’une interdiction d’entrée et de séjour sur le territoire de l’Union européenne.
La Rédaction
