Force étrangère en Haïti : Mme Manigat demande au Conseil de Sécurité de passer de la parole aux actes !
4 min readAprès un premier pas important franchi avec la Résolution 2699, le Conseil de Sécurité de l’ONU s’est une fois de plus, ce lundi 23 septembre, penché sur la situation en Haïti et sur la nécessité de déployer la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS). La Présidente du Haut Conseil de Transition (HCT), Mirlande H. Manigat, dit espérer que ce déploiement ne traîne pas en longueur, car il est très attendu en Haïti étant donné que la situation est de plus en plus insupportable.
Les démarches du Gouvernement haïtien, depuis l’appel direct lancé le 6 octobre 2022 par le Conseil des ministres d’Haïti, semblent être sur le point d’aboutir. La « force multinationale robuste » et l’assistance technique à la PNH souhaitées par le Premier Ministre Ariel Henry ont obtenu l’approbation du Conseil de Sécurité, maintenant, il faut espérer une rapide constitution des troupes. La Représentante spéciale du Secrétaire général, María Isabel Salvador, présente à la réunion du Conseil de lundi, a rappelé que la situation sécuritaire et humanitaire ne s’est guère améliorée, et qu’elle continue à se détériorer. « Les meurtres, les violences sexuelles, y compris les viols collectifs et les mutilations, continuent d’être utilisés par les gangs chaque jour et dans le contexte d’un soutien inefficace aux victimes et d’une réponse judiciaire solide », a-t-elle déclaré.
Selon elle, avec l’approbation de la Résolution 2699, « les attentes de millions d’Haïtiens au pays et à l’étranger ont été soulevées », il est donc nécessaire, selon elle, que des ressources soient engagées pour « permettre à l’ONU de gérer des programmes et des projets visant à soutenir l’environnement dans lequel le MSS fonctionnera, y compris les fonds communs du PNUD dans les domaines de la justice, des élections et du soutien à la police nationale haïtienne ». C’est également ce que pense Mirlande Hyppolite Manigat dont le Secrétaire Général du HCT qu’elle préside a été enlevé et séquestré à Port-au-Prince depuis le 18 octobre dernier.
« Je veux espérer que sous peu le Conseil de sécurité des Nations Unies passera de la parole aux actes. Je veux vous assurer que le HCT, animé par un nationalisme sans équivoque, est disposé à appuyer toute initiative des Nations Unies devant permettre à la population haïtienne de reprendre le cours normal de sa vie », a déclaré la Présidente du HCT.
Des élections, seul chemin, un impératif
Pour la Représentante du Secrétaire Général de l’ONU en Haïti, l’instabilité institutionnelle constitue l’un des principaux obstacles au rétablissement d’une situation d’insécurité dans le pays. « Le rétablissement du contrôle de la Police Nationale d’Haïti est une condition préalable à la tenue d’élections crédibles et inclusives. Le déploiement de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS) laisse espérer une amélioration de la situation. La Police Nationale Haïtienne ne pourra obtenir des résultats durables que lorsque la sécurité publique sera rétablie et que l’État reprendra ses fonctions, notamment dans les quartiers défavorisés sujets aux activités des gangs », a-t-elle expliqué dans la réunion du Conseil de Sécurité ce lundi.
Les élections, selon elle, sont « le seul chemin et le seul impératif » si on veut restaurer les institutions démocratiques en Haïti. « Seules la démocratie et l’État de Droit constituent la base à partir desquelles Haïti peut progresser vers le développement et la croissance durables », a-t-elle déclaré.
Le Conseil de Sécurité de l’ONU estime par ailleurs que c’est au Gouvernement que revient la responsabilité de garantir la sécurité et les droits des citoyens haïtiens. « C’est avant tout au Gouvernement haïtien qu’il incombe d’assurer la sécurité, la stabilité et le respect de l’État de droit et des droits humains et de protéger les civils sur l’ensemble du territoire haïtien. Il se déclare très préoccupé par les actions de plus en plus violentes menées par les groupes armés et les réseaux criminels », peut-on lire dans le texte de la Résolution 2699 sur la MMAS.
Clovesky André-Gérald PIERRE