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Gonaïves, 217 ans après l’Indépendance, où en est-on ?

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La ville des Gonaïves est considérée comme le berceau de l’Indépendance d’Haïti. Elle a sa place d’armes et l’hôtel de la Patrie, elle abrite le mémorial de l’Indépendance érigé à la rue Liberté. Cette ville a connu maintes catastrophes tant naturelles que sociales. Les moments de gloire ont fait place à de sombres évènements qui entachent la grandeur de la Cité de l’Indépendance. Elle  survit, comme les autres villes glorieuses, au milieu du chaos et de la décadence.

La ville des Gonaïves  a été fondée le 19 juillet 1422 par les Amérindiens et s’appelait à l’époque Gonaibo. Situé à 171 km au nord de Port-au-Prince, elle fut érigée en commune le 4 décembre 1738. Elle a une superficie de 573,58 km2 pour 5 sections communales : Pont Tamarin, Bassin, Petite Rivière de Bayonnais, Poteau et Labranle. Saint-Charles Borromée, le patron de la ville, est fêté le 4 novembre. Son port constitue un carrefour conduisant au Cap-Haïtien, à Port-de-Paix, et Hinche via Saint-Michel-de-l’Attalaye. En 1802, elle fut incendiée sous l’ordre de Toussaint Louverture qui y fut conduit après son arrestation et embarqué sur le Créole en direction du Fort de Joux en France.

La Cité de l’Indépendance a connu des épisodes aussi dévastateurs que cruels. Du massacre de Raboteau en 1994 au cyclone Jeanne en 2004, Gonaïves a perdu d’innombrables fils. En 2008, les tempêtes Hanna, Ike et Gustave ont terminé le travail en laissant une ville détruite et appauvrie. Destruction des routes, perte des récoltes et en vies humaines, la ville ne fait que pleurer les vains efforts de ses fils. La production de riz remontait timidement la pente lorsqu’elle est redescendue à cause d’une invasion de rats qui rongent les récoltes depuis quelques années. Au fil du temps, le défilé des hauts dignitaires a disparu dans les rues de la ville le 1er janvier et les Gonaïviens ne gardent de cette date que des souvenirs.

Gonaïves est aussi réputé pour ses trois grands lakous qui traversent les âges : Souvenans, Soukri et Badio qui célèbrent grandiosement la fête des esprits des ancêtres avec de grandes cérémonies qui durent des jours. La ville possède ses clubs de football, dont le Racing et l’Éclair Athletic Club qui jouent en première division. La statue « Le héros de bronze » construit en 1955, la place Bouteille, la cathédrale Saint-Charles Borromée constitue le patrimoine historique de la ville. Le plat typique des Gonaïves, fait de riz blanc villa et de lalo touffé de fruits de mers ou de viande de bœuf, met l’eau à la bouche.

Rongée par l’insécurité, la ville a vu diminuer les visites lors des dates historiques et se plaint de l’abandon des Autorités qui ne disent rien. Possédant un patrimoine historique, gastronomique et naturel, la ville des Gonaïves a la capacité de satisfaire la curiosité du touriste le plus exigeant. Cependant, son potentiel touristique est méprisé et enfoui sous les préjugés religieux. Ensuite, la fuite des cerveaux cause du tort au développement de la commune.

La ville des Gonaïves va fêter son Saint-Patron le mois prochain et les habitants espèrent faire profiter le secteur économique d’une rentrée de devises locales ou étrangères. Ils saisiront l’occasion de faire visiter les maisons de Dessalines à Marchand qui méritent sûrement une réhabilitation d’urgence.

Geneviève Fleury

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