Haïti-Education : quand Jean Jean Roosevelt crie contre l’éducation à plusieurs vitesses
3 min readDans une chanson disponible sur ‘’YouTube’’ depuis tantôt une semaine, dans une interview accordée au journal Le Quotidien News, le chanteur Jean Jean Roosevelt lance un message assez clair: « Nou vle menm lekòl ». Un cri d’alarme qui devrait aller au-delà d’une simple chanson.
L’inégalité dans l’éducation est flagrante au sein de la société haïtienne. Gwo lekòl, ti lekòl, école moyen, à chaque public, à chaque groupe social, correspond un type d’école. Ainsi, la majorité des écoles de provinces, sont loin d’être aussi équipées que celles de la capitale. Le séisme du 14 août 2021 ne vient pas arranger la situation pour les écoles de la côte Sud.
« J’ai toujours été quelqu’un qui observe l’évolution de mon pays. En tant que jeune qui vient de la province, j’ai pu comprendre et voir plein de chose qui me donnent la possibilité d’opiner ou d’écrire sur des sujets de société », a déclaré Jean Jean Roosevelt. Dans cette liste de sujet figure l’éducation à plusieurs vitesses dans les villes de province ou les régions reculées. Ainsi, « Nou vle menm lekòl », est cette chanson qui pointe un doigt accusateur sur cette problématique qui est l’une des causes de bien d’inégalités dans la société.
Selon le chanteur bien connu de la jeunesse haïtienne, il y a des écoles dans les zones reculées qui ne sont pas vraiment des écoles en termes d’infrastructures et de curriculum. « Cette chanson est une façon pour moi de tirer cette sonnette d’alarme, de faire comprendre à la population haïtienne qu’on ne peut pas continuer à faire une école à plusieurs vitesse », explique-t-il. Jean Jean Roosevelt soutient que cette situation est néfaste pour le pays et que la société haïtienne d’aujourd’hui est, en quelques sortes, le résultat de la façon dont nous éduquons les enfants d’Haïti.
« Une même école sur tout le territoire national, serait pour moi, une façon de nous orienter vers une autre Haïti », plaide l’artiste. Il s’agit, dans la chanson, de proposer des alternatives à la population haïtienne et au Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP), aux citoyens engagés, à la société civile, aux organisations internationales pour que le pays puisse faire un pas vers son développement.
Au-delà d’une simple chanson
Plus qu’une simple chanson, le titre « Nou vle menm lekòl » est appelé à aller beaucoup plus loin. C’est une sensibilisation, un appel au changement qui, selon l’artiste, ne s’arrêtera pas à une musique. « Ce sera tout un mouvement qui passe d’abord par la sensibilisation mais qui comptera l’action aussi », affirme le chanteur. Ainsi, il dévoile son intention de recenser certaines écoles pour essayer d’apporter son appui dans la formation des professeurs et dans le respect des infrastructures nécessaires pour l’éducation d’un élève.
« Dans les zones reculées, il est très difficile d’avoir un terrain de jeu, un bloc sanitaire, de l’eau potable pour les enfants », regrette-t-il. Une lutte dans laquelle il compte s’engager dans la mesure qu’il peut, essayant de trouver des financements, travaillant avec des institutions afin que ce cri d’alarme ne reste pas sans écho.
Ketsia Sara DESPEIGNES