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Haïti Référendum constitutionnel: un projet mort-né et un mouvement nul , selon la société civile haïtienne

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Alors que l’exécutif s’obstine à réaliser le référendum contre vents et marées, la société civile haïtienne mobilise toutes ses énergies pour y faire face. En plus des manifestations monstres constatées dans les rues de Port-au- Prince, les déclarations de certains membres de la société civile attestent le refus populaire de compatir avec ce projet. Et, c’est en ce sens que Georges Michel le qualifie de mort-né, tandis que le directeur de l’initiative de la société civile (ISC), Rosny Desroches, parle lui même de mouvement nul.

Mis à part les partisans du pouvoir, la quasi-totalité des forces vives  de la population est en net désaccord avec le changement de la constitution par voie référendaire. Acteurs politiques et membres de la société civile se sont mis d’accord sur le caractère illégal de cette démarche tout en y voyant un prétexte pour le président Jovenel Moïse de donner une base légale à la dictature qu’il instaure dans le pays.

Intervenant sur une station de radio de la capitale, l’ancien constituant et historien, Georges Michel, voit dans cette démarche un projet sans avenir. Selon lui, la  voie empruntée par locataire du palais national pour changer la constitution est en contradiction avec les lois de la République. Pour plus d’un, les référendums n’ont jamais rien accouché que la présidence à vie.

M. Michel rappelle, à qui veut l’entendre, que le pays ne va pas retourner dans la dictature. «Cette constitution nous garantit trois choses: la garantie des libertés fondamentales, la protection contre un retour à la dictature et une sorte de pérennité en ce qui a trait au changement de cette charte. Cette entreprise ne va pas aboutir et échouera avec le président Moise », assure l’historien dénonçant l’actuel CEP qui, selon lui, s’engage dans cette voie infernale avec le locataire du palais national. L’ancien constituant ajoute que personne ne va prendre part à des élections organisées par  ce CEP discrédité que le peuple renversera probablement.

L’historien recommande, par ailleurs, un accord politique entre les acteurs, le rétablissement de la confiance populaire, le démantèlement des gangs, le retrait des décrets inconstitutionnels et un audit sur le processus de production des cartes CIN. Là encore, il demeure pessimiste de la volonté des acteurs à faire cet effort.

Dans la même veine, Rosny Desroches, voit un mouvement nul sans un accord politique incluant la reconstitution du CEP et l’élargissement du comité consultatif indépendant. D’après lui, la tenue du référendum est contraire aux normes constitutionnelles. D’ailleurs, cette démarche est partisane, opine M. Desroches qui continue de croire  que la tenue des élections en Haïti est incontournable. C’est dans ce sens qu’il appelle l’opposition politique à s’unifier afin de donner une alternative à la nation.

D’autres personnalités comme Pierre Esperance, Steven Irvenson Benoit, Jean André Victor, entre autres, ont eux aussi critiqué cette décision. Sur le macadam, ils ont livré leurs opinions contre le référendum et appellent la population à rester sur le qui vive.  « La constitution n’a jamais accordé au CEP la mission de réaliser des référendums. Si la population ne se soulève pas pour faire échec à cette volonté du pouvoir, elle sera bientôt dirigée par des gangs », fait savoir le responsable du RNDDH.

« La constitution est le parachute nécessaire. Il incombe de l’ouvrir pour empêcher la catastrophe. Le pays n’est pas dirigé. Ce sont des gangs, des criminels, des kidnappeurs qui sont au pouvoir », critiquent tour à tour, Jean André Victor et Steven Benoit qui annoncent la permanence de la mobilisation.

Claire S Destiné

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