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Haïti / Santé : Les flambées de violence entravent l’activité du secteur médical

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L’Association des Hôpitaux Privés d’Haïti (AHPH)  tient à exprimer ses vives préoccupations quant à la situation d’insécurité généralisée qui entrave le fonctionnement normal des hôpitaux dans le pays et qui met en péril la santé de la population. En ce sens, les membres de ladite structure ont lancé un appel urgent à toutes les institutions et organisations œuvrant dans le domaine de la santé en Haïti.

Depuis le jeudi 29 février 2024, plusieurs endroits de la zone métropolitaine de Port-au-Prince ont été frappés par une nouvelle vague de violence bien planifiée par les bandits. Ces malfrats ont pris pour cible plusieurs institutions étatiques du pays, même les hôpitaux ne sont pas épargnés. En effet, plusieurs centres hospitaliers ont été attaqués et vandalisés, notamment l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti, l’Hôpital Saint François de Sales et l’Hôpital DASH de Delmas 18. Ces attaques violentes perpétrées contre ces institutions sanitaires, sont une atteinte au droit à la santé qui est un droit fondamental dont chaque citoyen doit jouir pleinement quelle que soit sa couche sociale.

« Les hôpitaux privés et publics de notre pays sont actuellement confrontés à une situation critique qui entrave notre capacité à remplir notre mission première à savoir fournir des soins de qualité à la population »,  déplore l’AHPH.

« La situation d’insécurité généralisée qui prévaut dans le pays a gravement entravé nos opérations. Notre personnel médical éprouve d’énormes difficultés à se déplacer en toute sécurité, mettant ainsi en péril la continuité des soins. De plus, nous faisons face à des pénuries sévères d’intrants médicaux essentiels, de carburant et d’oxygène, ce qui compromet sérieusement notre capacité à répondre aux besoins médicaux urgents de nos patients », se plaignent les propriétaires de certains hôpitaux, qui depuis le début de l’année sont touchés par la grave crise qui ne cesse de s’empirer.

« En tant qu’Association des hôpitaux privés, nous lançons un appel pressant à toutes les institutions et organisations œuvrant dans le domaine de la santé en Haïti. Nous vous invitons à vous joindre à notre association pour faire entendre d’une seule voix notre besoin urgent d’aide. Ensemble, nous devons solliciter l’assistance de toutes les instances concernées afin de faciliter la fourniture de soins médicaux à tous ceux dont l’état de santé nécessite une attention immédiate », exhortent les membres de l’AHPH.

Médecins Sans Frontières apporte son assistance en dépit du chaos

Par ailleurs, Médecins Sans Frontières (MSF) continue d’apporter son soutien à la population en ce moment de crise. Un nouveau centre chirurgical est ouvert à Carrefour pour assister les blessés graves. Dans son nouvel hôpital, “ Sant MSF pou Blese”, MSF soignera les blessés graves, comme les accidents de la route, les grands brûlés, les chutes, les problèmes respiratoires, les agressions sexuelles, et tout autre type d’urgence sévère.

« Pour pouvoir travailler à Carrefour, comme dans toutes ses autres structures en Haïti et dans tout autre pays, MSF insiste sur le respect et la sécurité de ses patients, de son personnel, de ses installations et de ses ambulances et cela par tous les acteurs. C’est la seule manière pour nous de proposer nos soins médicaux à la population de Carrefour, » rappelle MSF.

« Nous avons un cargo de médicaments bloqué au Port, vu la situation sécuritaire du pays on ne peut pas accéder ni au dédouanement ni à la livraison de la cargaison. Il n’y a pas d’autorités présentes pour réaliser les formalités et accéder au cargo. Les moyens déjà réduits pourraient bientôt manquer cruellement afin de soigner la population », a informé Mumuza Muhindo, chef de mission de Médecins sans Frontières en Haïti, soulignant que 90% des blessés reçus dans les centres MSF, sont des civils touchés par des balles perdues.

À rappeler que le Centre d’Urgence de MSF à Turgeau a rouvert ses portes ce mercredi 6 mars 2024, après 2 mois de fermeture en raison des bandits qui ont intercepté un patient à l’intérieur de l’une de ses ambulances pour l’exécuter en pleine rue. Toutefois, MSF demande à la population de considérer ses besoins de travailler dans la non-violence et de voir ses structures et ses ambulances comme des entités sacrées auxquelles il ne faut pas toucher.

Marie-Alla Clerville

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