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Haïti-Séisme : certaines communes du Grand Sud n’ont pas encore reçu l’assistance de l’État

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Alors que les secours commencent à arriver dans le Grand Sud, Baradères et Saint-Louis du Sud semblent avoir été oubliés et appellent à l’aide à mesure que les jours passent.

Alors que la tempête tropicale Grâce frappait le pays, forçant les rescapés du séisme du 14 août 2021 à chercher refuge, plusieurs localités n’avaient toujours pas reçu d’assistance pour surmonter cette épreuve qui survient en plein saison cyclonique. C’est le cas de Baradères et de certaines sections communales de Saint-Louis du Sud.

« Tous les regards semblent se fixer sur le Sud et on oublie Baradères alors que la commune en a grand besoin », se plaint Sandy, une jeune étudiante qui a de la famille dans la localité. Elle explique que les gens ont soif et n’ont pas d’eau potable : « Ils font couler de l’eau sale pour boire parce que beaucoup de sources sont taries  et les rares qui restent sont sales », affirme-t-elle.

Sandy estime que Baradères nécessite du secours en urgence puisque même les blessés n’ont pas grand accès aux soins médicaux, car, le seul hôpital de la Commune n’a pas résisté à l’assaut du séisme. « Ils disent qu’ils les emmènent à Bonne Fin, mais cet hôpital en a déjà plein les bras avec sa propre communauté », témoigne-t-elle.

La jeune fille appelle au secours en signalant que les Nippes aussi ont été touchées et que les provinces ont besoin d’assistance. Aussi, elle en appelle à un regard sur Baradères et ses environs.

Saint-Louis du Sud : Des provinces oubliées

À peu près le même scénario se déroule dans les Sections communales de Minors-Pays et Gros Sable qui se trouvent dans la Commune de Saint-Louis du Sud. N’ayant pas de tentes, les habitants ont dû regagner leurs logis endommagés pour se protéger de Grâce. « Je suis rentrée avec ma famille. Nous ne pouvions pas rester sous la pluie. Je suis restée près de la porte pour pouvoir sortir en cas de réplique », témoigne Jephtanie, une jeune de la localité.

Selon elle, les initiatives de secours se limitent bien souvent aux villes et les provinces sont livrées à elles-mêmes. Un cas qu’elle décrit comme étant celui de sa province qui commence à manquer de nourriture. « Les activités économiques sont, pour la plupart, paralysées et les rares boutiques qui tiennent encore debout vendent à des prix scandaleux », affirme-t-elle en ajoutant que plusieurs autres localités de la commune se trouvent dans la même situation.

Malgré la difficulté de la situation, Jephtanie sait parfaitement ce qui serait urgent pour eux : tentes ou bâches, kits hygiéniques et médicaments. « Les gens commencent à attraper froid. Je suis enrhumée et les plus vieux commencent à souffrir de rhumatismes », déclare-t-elle. De plus, elle estime que regagner les maisons n’est pas la meilleure chose à faire alors que les répliques persistent. « Les répliques ont tué quelqu’un de ma localité aujourd’hui. Elle était sur le toit de sa maison et les secousses,  en plus de la frayeur, l’ont fait tombée », dit-elle attristée.

Atteintes psychologiques

Si beaucoup de gens ont, par crainte, gagné les rues pour dormir à Port-au-Prince, la situation est plus grave pour ceux du Grand Sud qui n’ont pas vécu de séismes de cette intensité avant cela.  « Ces interminables répliques terrifient les gens », affirme Jephtanie.

Beaucoup de gens n’arrivent pas à s’habituer à cette situation. Et alors que le pays est en risque sismique, les gestes à faire en cas de séisme ne sont toujours pas maîtrisés et le premier réflexe consiste encore à se précipiter hors de la maison, en plein séisme.

Ketsia Sara DESPEIGNES

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