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Haïti sous le règne de l’insécurité

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L’insécurité semble vouloir faire de Port-au-Prince sa capitale. Et avec l’insécurité, la terreur s’installe sous les yeux impuissants de la population, voire même dans l’indifférence de beaucoup.

Centre d’un grand nombre d’activités, la capitale d’Haïti fait face aujourd’hui à une vague d’insécurité sans précédent qui semble vouloir la submerger sous son poids générateur de terreur. Le kidnapping semble être aujourd’hui la plus grande  occupation des gangs armés. En effet, de plus en plus de personnes se font enlever dans les rues sans qu’aucun effort visible ne soit consenti pour protéger et rassurer la population.

L’insécurité ne cesse de prendre de l’ampleur, dépassant à chaque fois, ce que beaucoup considéraient comme son apogée. En effet, selon le Centre d’Analyse et de Recherches en Droits de l’Homme (CARDH), au moins 221 cas auraient été enregistrés entre juillet et septembre. Alors qu’il y a eu 31 cas au cours du mois de juillet et 73 cas pour le mois d’août, 117 kidnappings ont été recensés pour le seul mois de septembre. Le nombre ne cesse d’augmenter puisque le phénomène gagne de plus en plus de terrain : enlèvements à l’église, enlèvement dans les transports en commun enlèvement sur les routes, ce ne sont pas les idées qui manquent aux ravisseurs.

Martissant, un couloir de la mort

Si le kidnapping est l’une des manifestations de l’insécurité à préoccuper le plus la population, Martissant en particulier suscite tantôt l’horreur, tantôt des débats acharnés. En effet, contrôlée par les gangs armés, la zone devient l’endroit que l’on traverse avec la peur au ventre, l’endroit que beaucoup ne fréquentent que par urgence.

Parce que Martissant est devenu un champ d’affrontements entre les gangs armés, beaucoup de vies ont brutalement pris fin dans la zone, dans la plus grande indignité. Aussi, ce mercredi 13 octobre 2021, ils ont été beaucoup à ne pas pouvoir franchir cette zone qui prend, à mesure que les jours passent, des airs de frontières, rendant difficile l’accès à l’entrée sud de la capitale. Bus à l’arrêt à Portail Léogâne, tirs nourris à Martissant, beaucoup ont dû se résoudre à passer la nuit à Port-au-Prince. Si le bouclier humain est aujourd’hui assez mince, les gangs armés n’ont pas cessé d’opérer, pour asseoir de plus en plus leur pouvoir sur ce petit bout de terre qui sert de jonction entre plusieurs départements.

Quand ça parle d’élections

Alors que l’insécurité gagne du terrain et que beaucoup de citoyens migrent vers d’autres pays, les élections se planifient. Toutefois, la Conférence épiscopale aurait choisi de décliner l’offre du gouvernement à se faire représenter au sein du Conseil électoral provisoire (CEP). Selon elle, les conditions ne sont pas réunies pour que la structure travaille en toute quiétude. Des organisations féministes comme Fanm yo la, Fanm deside, Femmes en démocratie et SOFA décident de ne pas participer au processus de désignation de la représentante du secteur des femmes au CEP parce qu’elles estiment que la conjoncture est inappropriée pour leur représentation.

Pourtant, il ne faudrait pas s’étonner, qu’à l’heure des élections, les mêmes visages indifférents prennent des airs de sollicitude pour aller à la rencontre des citoyens, la bouche remplie de promesses.

Ketsia Sara Despeignes

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