Jaakay Poweta insuffle le changement à travers ses œuvres
4 min readLa musique du chanteur Jacques Mary Lisnay est, selon les propos de l’artiste, une contribution pour un changement de paradigme en Haïti. Une musique qui retrace le parcours de l’Haïtien en vue de permettre aux « tchovi » de se souvenir de leur identité et de ce qu’elle implique dans ce monde d’impérialistes. En ce sens, Jacques Mary fait un travail de mémoire à travers son art.
« Je suis un artiste qui évolue dans le domaine du cinéma et de la musique. Je ne les ai pas choisis, au contraire c’est l’art qui m’a choisi ». C’est ainsi que se présente Jacques Mary Lisnay, musicien et réalisateur originaire de Delmas. Jaakay Poweta, de son nom d’artiste, grandit au Village de solidarité. Il y connaît une enfance ordinaire comme tous les gosses de son entourage, en passant le plus clair de son temps en été entre le football, les jeux de billes (Zikos), et autres jeux traditionnels auxquels s’adonnent les enfants de son âge avant l’avènement des technologies.
Plus qu’un fait de culture, sa musique est en fait naturelle, si l’on s’en tient à ses mots. « Je suis exposé aux sons folkloriques, locaux et internationaux, depuis le sein de ma mère qui était elle aussi une mélomane. Je peux dire par conséquent que mon talent et ma passion sont inhérents, ils sont naturels. C’est plus qu’une mission », explique le chanteur engagé de tendance reggae.
« Abitasyon m se manman enspirasyon m », déclare Jaakay Poweta, indiquant que son œuvre est sa contribution pour un changement de paradigme nécessaire à la nouvelle Haïti. En effet, avec Poweta Films, Jaakay fait un travail spectaculaire en ce qui concerne notamment l’histoire d’Haïti et l’éducation civique des plus jeunes. Outre la musique, le dessin animé est un autre canal artistique qu’il utilise pour raconter l’histoire de la première République noire et éduquer du même coup les jeunes esprits, ses principales cibles. « Le dessin animé est la meilleure façon de communiquer, d’éduquer les ‘’Tchovi’’ à l’ère de la technologie », affirme-t-il, justifiant son choix.
Poursuivant les traces de Bob Marley, Jaakay Poweta fait partie de cette lignée d’artistes engagés qui se donnent pour mission d’apporter des messages positifs aux nouvelles générations, afin de susciter la réflexion et la prise de conscience pour un réveil général. C’est d’ailleurs dans cette perspective que s’inscrivent ses deux derniers morceaux vidéoclipés, « Lafimen » et « Vèvè », disponibles sur Youtube.
L’artiste dit se réjouir de l’intelligence dont font preuve les jeunes de nos jours, qui remettent en question les idées dogmatiques. « Ils posent des questions qu’il ne m’était pas permis de poser dans le temps et cela me fait plaisir », se réjouit le chanteur vodouisant, qui se montre très critique dans ses œuvres par rapport à l’approche chrétienne du monde. « J’ai accepté des mensonges qu’on m’a vendus comme des vérités absolues, sans poser de questions. Je peux citer par exemple la mort de Jésus-Christ pour l’humanité ; le péché de Cham pour justifier l’esclavage des Noirs dans le monde ; les six mille ans de la terre, entre autres », fustige la voix de « Vèvè », qui, à travers ce titre, invite les jeunes à revenir vers leurs racines.
En effet, « il faut revenir à nos racines, à notre histoire’ », argue-t-il. « L’histoire nous permet de savoir ce qui a eu lieu par le passé, afin de nous aider à mieux comprendre le présent et de mieux aborder l’avenir », argumente le chanteur, révélant que la solution à nos problèmes d’aujourd’hui réside dans notre histoire. « Apprendre à connaître son histoire c’est apprendre à se connaître soi-même, à s’aimer et à aimer aussi son prochain », sermonne Jaakay Poweta, qui croit que la situation actuelle du pays n’est pas si différente de celle qu’on a connue il y a deux cents ans. « Elle est moderne tout simplement », précise l’artiste engagé, incitant à une nouvelle révolution dans le pays.
Malgré l’originalité de sa créativité, Jaakay Poweta dit ne pas espérer une satisfaction immédiate de son œuvre. « Je ne crois pas que je serai satisfait de mon travail de mon vivant », affirme-t-il. « Zèv nou rele patisipasyon, kidonk n ap travay pou diferan jenerasyon. Ce sont les enfants qui auront à transformer une autre génération pour un changement escompté », espère le poète qui ne fait que semer les graines du changement, à travers ses créations artistiques.
Statler Luczama
Luczstadler96@gmail.com
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