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Jean Francisco Silva : ‘’l’art, je le respire !’’

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Jean Francisco Silva est un artiste né. Ses œuvresextériorisent la dimension gigantesque de l’art qui coule dans ses veines. Un artiste aux multiples casquettes, Francisco est à la fois peintre, illustrateur, grapheur et caricaturiste. « L’art, je le respire ! », a-t-il dit.

Dans la ville métropolitaine, à chaque coin de rue, nombreuses sont ses empreintes sur les murs. Et même sur les réseaux sociaux, il estampille des œuvres d’une éclatante beauté. Jean Francisco Silva est un caricaturiste haïtien, né à Port-au-Prince le 3 décembre 1989. Tout petit, il explore une grande passion pour les arts visuels.

Attiré par les voix des virtuoses de l’art, il intègre la Foula, école d’art traditionnelle où il apprend à manier les instruments de percussion comme musicien. Après, il se tourne vers l’art visuel, sa première passion, au Centre d’art en 2008 où il a l’heureuse grâce de côtoyer des artistes comme Dieudonné Cédor, Jean Ménard Dorenancourt, Franck Louissaint, pour ne citer que ceux-là. Trois ans plus tard, en 2011, il s’octroie une place à l’École nationale des arts (ENARTS) où il s’amuse à aiguiser son talent dans le département d’art plastique. De là, il crée KloratBiz’Art, un collectif d’artistes.

Entretemps, Francisco suit de nombreuses formations en art visuel à dessein de perfectionner ses dessins. En 2013, il participe à une formation en art numérique avec Graphcity. Un an plus tard, le caricaturiste enchaîne avec un stage de formation entre l’École nationale supérieure des Arts visuels (la Cambre de Bruxelles), l’Ecole nationale supérieure des Arts de l’image, le septante cinq (ESA le 75 de Bruxelles) et l’ENARTS.

Le choix osé de l’art comme métier

« Je ne me voyais nulle part ailleurs que dans l’art. Donc, j’ai osé faire le choix de l’art comme métier », déclare fièrement le peintre Silva, puisqu’à l’époque les gens ne considéraient guère ce domaine comme une profession. « Certains compagnons de crayon n’ont pas pu exceller comme moi dans le milieu, car leurs parents les en ont empêchés », raconte le caricaturiste qui a eu tout le soutien de sa mère. « Ma mère m’a encouragé à vivre mes rêves », a-t-il déclaré avec fierté.

L’art, un outil idéologique porteur d’une revendication

Francisco Silva ne se contente pas de manipuler les images pour le simple plaisir des regards. Il est un porteur de messages. Ses œuvres donnent corps à tout un ensemble de valeurs idéologiques. « C’est à l’ENARTS que j’ai commencé à lier mes dessins à une cause »,avance Francisco, soutenant que l’art sert également à défendre une cause noble. Ainsi, le grapheur a instauré Medya Plastik, un mouvement artistique à l’ENARTS, grâce auquel lui et ses pairs étalaient leurs dessins ou autres productions contestatives , leurs reportages, leurs caricatures pour soutenir une revendication.

À travers ses œuvres, ses caricatures et ses graffitis comme arts de revendication, il déplore la mauvaise gouvernance, les conditions de vie exécrables, le mauvais traitement des artistes, entre autres. Le caricaturiste du quotidien  Le  National a un regard minutieux sur la société et exprime en image les remous de l’actualité. En fait, Francisco n’est pas le genre d’artiste qui se cache sur les sujets qui fâchent. Il a en ce sens milité dans le dossier Petrocaribe avec ses graffitis dans les rues de Port-au-Prince et les villes avoisinantes. « J’ai collaboré avec un autre grapheur pour réaliser le graffiti, combien symbolique, à Carrefour aéroport rebaptisé Carrefour de résistance », déclare Francisco, l’artiste militant.

Âgé seulement de trente-deux ans, Jean Francisco Silva impose déjà sa marque dans l’art visuel haïtien, comme dessinateur, illustrateur, grapheur et caricaturiste. Il a plusieurs expositions à son actif : que ce soit à l’Ambassade des États-Unis d’Amérique en Haïti en 2014 ; à Carifesta (août 2015); ou encore à Bruxelles en 2015, pour ne citer que celles-là. Il représente fièrement le bicolore haïtien partout où il passe.

Statler LUCZAMA

Luczstadler96@gmail.com

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