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12 janvier 2010-12 janvier 2021, onze ans après : Où en sommes-nous, aujourd’hui?, s’interroge le Recteur Jacky Lumarque

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À l’occasion de la commémoration du 11 ème anniversaire du tremblement de terre du 12 janvier 2010, l’Université Quisqueya a organisé une messe en mémoire des victimes. Dans son intervention, le Recteur de l’UniQ, Jacky Lumarque a déploré le fait que  11 ans après  des milliards de dollars US ont été dépensés pour aucun résultat. « Il n’y a pas de reconstruction », s’indigne le Recteur.

Plusieurs cadres de l’Université Quisqueya, des étudiants et des invités venant d’horizon divers  ont pris part, le mardi 12 janvier 2021, dans  la grande Tente de ladite Université,  à la cérémonie d’hommage aux victimes du tremblement de terre 2010. Cérémonie eucharistique, témoignage de l’étudiante Myriam Dorcéus, lu par Alain Sauval, directeur de la communication de l’UniQ, témoignage du Professeur Alain Guillaume, lu par Ralph Dougé, directeur des affaires étudiantes, intervention de l’architecte Alex Duquella, dépôt d’une gerbe de fleurs au Mausolée et lâcher symbolique de ballons sont, entre autres, les événements qui ont marqué cette journée du souvenir.

« Nous sommes aujourd’hui onze années plus tard. Je ne reviens par sur les statistiques qui ne sauront jamais donner la mesure des souffrances de nos braves et de nos vaillantes », a déclaré le Recteur de l’Université Quisqueya, Jacky Lumarque,  d’entrée de  jeu. « Il n’y a pas de reconstruction », a-t-il fait remarquer, tout en ajoutant que la capitale haïtienne  est devenue un énorme « bric à brac » disparaissant sous des amas de déchets et livré aux gangs tolérés par l’État.

Pour présenter la situation actuelle, le Recteur Lumarque a fait référence au dernier rapport publié par le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH). « Des milliers de nos compatriotes vivotent là sous nos yeux à Léogane, à Tabarre, Damien dans des abris provisoires dans des conditions sanitaires indignes d’un être humain »,  a  regretté le numéro un de l’Université Quisqueya.

Selon Jacky Lumarque, des millions et des milliards dollars US ont été  dépensés au cours de ces onze années. « Que de milliards dépensés d’abord par nos amis de la communauté internationale toujours si généreux à débourser pour eux-mêmes à propos de nos malheurs. Que de milliards aussi, mais cette fois, sans aucune excuse pour nous, dépensés par les dirigeants haïtiens eux-mêmes, ces milliards qui ont produit quelques centaines de nouveaux riches tout en appauvrissant la nation et pour lesquels la société continue de demander compte », a-t-il indiqué.

Si l’on en croit les propos du Recteur, aujourd’hui les marques indélébiles laissées par ce cataclysme sont encore douloureusement  présentes. « Au cours de ces 11 dernières années, deux Présidents issus du même courant politique ont dirigé le pays, ont pataugé dans les milliards venus d’ailleurs et du Trésor public. Ils doivent assumer face à leurs enfants et devant la postérité la charge d’avoir contribué à nous laisser dans cet état », dit-il.

Par ailleurs, il invite la jeunesse haïtienne à  obliger les occupants de l’appareil d’État à se comporter comme il faut. « En ce 12 janvier 2021, nous devons être conscients que nous sommes plus que jamais responsables de notre avenir. Prenons notre destin en mains, saisissons l’occasion de ce triste anniversaire pour retrouver l’espérance, construire une société plus juste, en permettant à chaque citoyen et citoyenne de ce pays de vivre correctement, dans la dignité et la paix.»

L’Université : l’une des victimes du séisme particulièrement touchée

Le Recteur de l’Université Quisqueya a souligné que le séisme du 12 janvier 2010 a eu des conséquences incalculables. «Comme je le rappelle chaque année, le séisme a représenté pour nous une terrible épreuve, détruisant entièrement – en 35 secondes- le nouveau campus que nous venions d’inaugurer quelques semaines auparavant », a rappelé M. Lumarque tout en remerciant  la  communauté universitaire d’avoir trouvé les ressources physiques, morales et intellectuelles pour remonter la pente. « Au pic de son fonctionnement, le service de soins mis en place par les étudiants avec l’aide de volontaires étrangers pouvait accueillir plus de 300 patients par jour. C’est de là qu’est venu l’espoir.» 

Cluford Dubois

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