Kidnapping: Port-au-Prince a connu une semaine infernale
3 min readUne nouvelle vague de kidnapping semble s’acharner sur Port-au-Prince. En effet, cette semaine, les cas de kidnapping ont augmenté dans la Capitale.
Sournoisement ou avec fracas, les cas de kidnapping prennent plusieurs facettes mais il n’est pas moins vrai que le phénomène revient hanter les rues de Port-au-Prince alors que la nouvelle année scolaire se pointe à peine. Cette semaine, pas moins de 10 enlèvements ont été enregistrés et le phénomène prend des proportions de plus en plus stupéfiantes, frôlant parfois l’horreur. C’est ainsi que ce dimanche 26 septembre 2021, l’ombre dramatique de l’insécurité s’est abattu sur la Première église baptiste de la rue de la réunion. Le bilan est lourd : Sylner Lafaille a été tué par balles, sa femme et d’autres membres auraient été kidnappés et plusieurs personnes blessées ont dû être conduites à l’hôpital.
Une journaliste enlevée
Le fléau ne semble épargner personne puisque la journaliste culturelle Frantzie Siméon a été victime dans la soirée du jeudi 23 septembre. L’histoire s’est produite dans la Rue 3, Avenue Christophe. La lourde somme de 3 millions de dollars est réclamée en échange de sa libération et sur les réseaux sociaux, circule une note vocale de son fils qui appelle à l’aide.
Si plusieurs voix s’élèvent déjà au sein de la Presse pour exiger la libération de Frantzie Siméon, cette journaliste qui a, au cours de sa carrière, collaboré avec plusieurs médias, d’autres faits du même ordre sont passés presque inaperçus. C’est ainsi que dans cette même soirée au cours de laquelle la journaliste a été enlevée, environ 7 autres personnes auraient été kidnappées aux environs de Turgeau et de l’Avenue Christophe.
Le lendemain, 24 septembre 2021, les kidnappeurs, sans crainte de représailles, ont enlevé au moins 5 personnes à Port-au-Prince. Faisant grandir la peur, faisant des rues de la Capitale, des lieux de dénouement de phénomènes dignes des plus grands films d’horreur.
Une insécurité conquérante ?
Cette situation est génératrice d’inquiétude puisqu’on assiste avec impuissance à l’insécurité qui gagne du terrain chaque jour, prenant quotidiennement plus d’ampleur. La situation sanguinaire régnant à Martissant, a poussé plusieurs jeunes à venir s’installer à Port-au-Prince, voulant éviter les va et vient dans la zone. Toutefois, le climat de la capitale n’engendre pas moins de peur puisque le kidnapping semble vouloir y laisser ses empreintes.
Les conditions d’apprentissages deviennent aussi plus difficiles. En effet, certains parents ont préféré garder leurs enfants chez eux cette semaine. Se référant à la situation d’insécurité, Verlanda Alexandre, officière de sauvegarde d’enfants, s’exclame: « C’est le chaos ». Pour elle, le climat rend la situation difficile pour les élèves. Selon elle, seul l’immense désir d’être scolarisé, la conviction que c’est le seul moyen de s’en sortir, pourraient constituer l’élément clé de leur courage de rester debout.
Pendant ce temps, la Police Nationale d’Haïti (PNH) se montre plus impuissante chaque jour face aux gangs armés qui semblent vouloir faire régner leurs lois dans le pays, au détriment du bon fonctionnement de celui-ci.
Ketsia Sara DESPEIGNES