lun. Déc 23rd, 2024

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La Constitution Haïtienne sur l’autel des sacrifices

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Tous les principaux sacrificateurs sont fin prêts pour lancer l’opération. Parés des essentiels et des accessoires, seulement une question de temps fait obstacle aux opérants. Allongée, écrouée, sans pouvoir  bouger, la Constitution, la loi-mère de la nation, attend inoffensive son sort qui viendra à coup sûr, soit par l’action du pouvoir, soit par celle de l’opposition.

Jovenel Moïse ne se fie qu’à lui-même. Avant de partir, il faut qu’il laisse une réalisation. L’accroissement du chômage, le pourrissement de la situation sécuritaire du pays, entre autres, ne lui suffisent pas. Le changement de la Constitution de n’importe quelle manière doit  figurer dans sa liste de projets de réformes promis et réalisés. Il a toujours parlé de sa difficulté à gouverner avec cette Constitution, peut-être, en bon samaritain, il veut aplanir le sentier pour ses successeurs et empêcher qu’ils ne soient à l’avenir fauchés par les accrocs de la charte mère.

Il a certes pris les devants mais, il n’y a pas que lui à caresser cet objectif. L’opposition, elle aussi, veut enfoncer la porte. A la seule différence qu’elle attend la transition. Ce qui implique que la Constitution est dans le viseur des politiques, qu’ils soient du pouvoir ou de l’autre camp.

Cet acharnement contre la loi-mère du pays doit interpeller plus d’un. À bien observer l’attitude des politiques, la Constitution paraît  être le principal frein au développement de la nation. La cause de tous les problèmes.

Néanmoins, outre le fait que les politiques divergent sur la méthodologie et le processus, on est loin  de trouver un accord populaire sur cette affaire de changement ou d’amendement de la Constitution. Les élites essaient de d’édifier l’opinion à cet effet, de la même manière qu’elles ont donné à la nation un concept sans fondement pour continuer de se mobiliser.

Hormis les ambitions politiques, cet empressement du locataire du Palais national prête à équivoque. On lui reproche le caractère illégal de sa démarche. Il fonce comme un monarque soutenant à la surprise de tous que sans ce changement, il n’y aura pas d’élections. Un processus pourtant qu’il est prêt à tout pour l’achever.

Deux choses retiennent l’attention de l’opinion : les procédures légales absentes et le choix illégal de la démarche référendaire. À cela s’ajoute la mission accordée au CEP (contesté) de mener le processus.

À ce carrefour, n’est-il pas intéressant de se demander pourquoi, la Constitution est devenue du coup si importante pour les hommes politiques haïtiens ?  Est-ce-que c’est parce qu’elle est dépassée, qu’elle est sans cesse l’objet de violations ?  De toute évidence, à tort ou à raison, on s’achemine vers un sacrifice qui pourrait  s’avérer néfaste pour la nation.

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