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La deuxième édition de la foire sur la sexualité : l’APS brise le tabou

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Cette année encore, la foire sur la sexualité a été organisée par la plateforme Ann Pale Seksyalite (APS). Dans le cadre de cet événement, une série d’activités en ligne ont eu lieu du 27 novembre au 1er décembre autour du thème : « Aprann byen konnen kò w, yon meyè fason pou viv seksyalite w ». Le samedi 28 novembre 2020 a eu la particularité de réunir au local du Banj tout un public désireux d’apprendre un peu plus sur les divers aspects que peut englober le sujet « Sexualité ».  

Le sujet « Sexualité » n’est pas facilement abordé dans notre société et quelques-uns trouve gênant d’en évoquer certains aspects. Ce n’est toutefois pas le cas de l’APS, cette plateforme qui s’est donné pour but d’éduquer la jeunesse. C’est, en effet dans une ambiance d’animation que la cour du Banj a accueilli, le samedi 28 novembre 2020, cette la foire sur la sexualité ; une activité qui s’est déroulée en deux temps : exposition dans la matinée et sujets à débattre dans l’après-midi. L’APS tracée en grandes lettres avec des préservatifs sur la table d’accueil ne laissait pas de doute quant au sujet qui était en débat dans l’espace. Les différents ateliers s’animaient de plus en plus, pour apporter des réponses au public curieux et excité qui ne demandait qu’à savoir et découvrir cette diversité puisque « l’APS a tenu à ne pas se figer dans un seul aspect de la sexualité », déclara Luc DUFRESNE, le chargé de presse de la plateforme.

Un premier atelier, PLEZIPAM Sextoys, exposait ses catalogues et quelques échantillons des produits qu’il avait à offrir : godemichets, double dong, bijou d’anus, pompe pénis manuelle, etc. L’un des  animateurs de cet atelier assura qu’il n’y avait aucun danger à utiliser les sextoys si le client respecte toutes les conditions hygiéniques et que, si un client hésite sur ce qu’il veut, son profil peut être étudié et des conseils peuvent lui être donnés pour savoir lequel des produits lui conviendrait le mieux. « Je ne sais pas si nous avons de la chance, mais malgré le caractère tabou  que revêt le sexe, nous n’avons jamais rien subi de repréhensible du coté de notre société », déclare-t-il.

Kookie, un deuxième atelier exposait des habits coquins et sexy car l’apparence est aussi à soigner, comme le dit si bien son slogan : Your body, your story. L’atelier AWABEADS représentait surtout le mariage de la confiance et de l’esthétique puisque ses produits, les perles de taille ont pour mission de mettre la femme en confiance à propos de son corps puisqu’elles  peuvent s’ajuster à leur taille. « Une bonne astuce pour veiller sur sa ligne », affirme la représentante. Et puisque sexualité et protection vont souvent ensemble, la PROFAMIL était présente pour encourager le public à utiliser des préservatifs. Elle en distribuait d’ailleurs à mesure qu’elle exposait les différents types de prévention , leur pourcentage de réussite et les effets secondaires. En face d’elle se trouvait une table remplie de livres au  titre osé : Ochan pou gouyad, oser devenir une bête de sexe, le 2eme sexe…

L’orientation sexuelle étant un sujet sensible dans notre société actuelle, la communauté LGBTI, représentée par KOURAJ, avait dressé son drapeau arc-en-ciel derrière sa table. Cet atelier présentait surtout la campagne internationale « Communiquer pour changer », visant à sensibiliser sur les droits de la communauté M (Masisi, Madivin et Makomè), comme ils se plaisaient à s’appeler. Les représentants de KOURAJ partageaient aussi les difficultés rencontrées surtout par les transgenres sur le marché du travail.

Puisque la population a souvent tendance à réduire la sexualité à l’acte sexuel, la plateforme avait tenu à intégrer d’autres sujets dans sa série d’activités. En effet, dès la première journée, des sujets  comme l’estime de soi et les stéréotypes ont été abordés. Cela s’est prolongé dans l’après-midi du samedi 28, avec deux sujets : l’un concernant l’hypersexualisation du corps de la femme,  cette tendance assez courante consistant à utiliser le corps de la femme dans les publicités, afin d’inciter les clients à se procurer un produit n’ayant aucun lien avec le concept utilisé ; l’autre concernait les violences et les abus sexuels sur mineurs. Ce dernier regroupait quatre spécialistes, dont une sexologue, une psychologue, ainsi qu’une policière qui travaille dans la section vouée aux cas de viols et abus sexuels sur mineurs. Cette journée fut clôturée par une projection du film Kase Lèzo. Les séries sujets et projections se sont prolongées jusqu’au 1er décembre 2020, date correspondant à la fin de la foire.

Cette foire qui devait se tenir au cours du mois d’avril, marquant l’anniversaire de la plateforme, n’a pas pu avoir lieu à cause de la période de confinement en raison de la COVID-19. Les responsables ont donc profité de ce retard pour faire coïncider l’activité avec les 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre ainsi qu’avec la journée mondiale de lutte contre le Sida. Le chargé de presse de l’APS paraissait satisfait du déroulement des événements. « Notre première édition n’avait duré qu’une journée, et nous n’avions pas pu aborder tout ce que nous souhaitions. C’est pour cela que nous l’avons étendu sur 5 jours cette année et c’est une réussite », indique-t-il. Et puisque la nécessité d’ouvrir le débat se fait sentir, l’APS propose ses services comme espace d’apprentissage et non de jugement, où le public pourra rencontrer des professionnels qui aborderont divers sujets concernant la sexualité. Pendant ce temps, Luc DUFRESNE annonce que la foire sera désormais traditionnelle et qu’elle devrait se dérouler chaque année, entre mars et avril.

Ketsia Sara Despeignes

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