La Federal Aviation Administration (FAA) prolonge une fois de plus son interdiction d’atterrissage des compagnies aériennes commerciales américaines dans la capitale haïtienne. L’interdiction actuelle, qui devait expirer le lundi 8 septembre, a été prolongée jusqu’au 7 mars 2026, a déclaré un porte-parole de la FAA au journal américain Miami Herald qui, par la suite, a relayé l’information à travers un article paru le 6 septembre 2025.
Si les transporteurs américains et ceux exploités par des pilotes américains peuvent survoler Port-au-Prince, néanmoins, il leur est interdit d’y atterrir ou d’opérer à moins de 10 000 pieds d’altitude dans son espace aérien.
Pour justifier sa prolongation de six mois, la FAA a invoqué la récente désignation par le Département d’État de la coalition de gangs la plus puissante du pays, Viv Ansanm, comme organisation terroriste internationale et étrangère (FTO). L’agence a également suggéré que malgré la présence d’une force armée internationale dirigée par le Kenya, travaillant aux côtés de la Police nationale d’Haïti, les gangs armés continuent de représenter une menace dans les zones concernées.
L’agence a révélé qu’au cours des six derniers mois, les gangs haïtiens ont « élargi leur zone d’opérations pour contrôler près de 90 % de Port-au-Prince, ainsi que les routes stratégiques et les zones frontalières environnantes ». À en croire la FAA, les gangs continuent aussi d’avoir accès à des armes légères et à des systèmes d’aéronefs sans pilote (drones) capables d’atteindre des phases de vol à basse altitude.
« Les forces de sécurité haïtiennes et internationales, confrontées à des pénuries persistantes de personnel et d’équipement, ont une capacité limitée à contrer les activités des FTO à Port-au-Prince et dans ses environs », a déclaré l’agence. « De plus, les actions non coordonnées de ces organisations contre les FTO – notamment les frappes ciblées de drones contre les chefs des FTO à Port-au-Prince – réduisent leur efficacité opérationnelle et compliquent encore davantage les efforts de déconfliction dans l’espace aérien à basse altitude ».
Un pays isolé
En raison des violences persistantes, les Haïtiens se retrouvent quasiment isolés. Non seulement ils doivent faire face aux coûts élevés des rares compagnies aériennes commerciales non américaines qui desservent le pays, principalement via l’aéroport international de Cap-Haïtien, mais l’espace aérien avec la République dominicaine reste fermé. L’administration Trump a également imposé une interdiction de voyager à Haïti, aggravant ainsi les difficultés des Haïtiens à voyager. Si les Haïtiens munis d’un visa continuent d’avoir accès aux États-Unis, les demandeurs de visa pour la première fois ou ceux qui doivent le renouveler ne le peuvent pas.
Malgré l’interdiction continue de la FAA, le Pentagone continue d’effectuer des vols vers Port-au-Prince pour servir la mission multinationale de soutien à la sécurité dirigée par le Kenya qui, un an après son débarquement sur le sol d’Haïti, continue de faire du surplace dans sa mission visant à neutraliser les individus armés.
Jackson Junior RINVIL
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