La justice recherche le capitaine du voilier qui a sombré au large de côte du Nord-Ouest
3 min readD’après Eric Prévost Junior, directeur du Service Maritime et de Navigation d’Haïti (SEMANAH), les autorités policières et judicaires du département du Nord-Ouest sont à la recherche du capitaine du voilier « Ancelita » qui a coulé, le mercredi 19 août 20202. Ce naufrage s’est produit alors que le bateau en question n’avait pas l’autorisation du SEMANAH, regrette M Prévost qui évoque les difficultés à faire respecter les principes dans ce domaine.
Le directeur du SEMANAH, Eric Prévost Junior a informé, ce jeudi 20 août, que la justice recherche actuellement deux individus, qui seraient d’après lui, à l’origine du drame survenu hier au niveau du canal de la Tortue. Il s’agit du capitaine du voilier et de son collaborateur. « Nous sommes entrés en contact avec le Commissaire du Gouvernement, les délégués et les maires de la région du Nord-Ouest, ils recherchent activement le capitaine du bateau en raison de sa contribution au naufrage », a fait savoir M. Prévost. Un des amateurs du voilier du nom de « Jeanny », est aussi poursuivi par les autorités judiciaires, a-t-il ajouté.
Selon M. Prévost, le voilier «Ancelita» qui allait sombrer par la suite n’avait pas l’autorisation du SEMANAH. Ceci, en raison du surplus de charge qui a été constaté par les autorités sur place. « Le poids des marchandises et le nombre de passagers étant nettement supérieurs à la capacité du voilier. Les représentants SEMANAH n’avait pas accordé l’autorisation au capitaine du bateau », a-t-il révélé.
« Ce n’est pas facile de faire respecter la loi dans ce milieu », avoue Eric Prévost Junior. Selon lui, les faibles moyens dont disposent l’Etat haïtien ne permettent d’atteindre un tel objectif. Le directeur du SEMANAH a indiqué que la présence policière n’étant pas permanente dans les espaces portuaires, les représentants du Service Maritime et de Navigation d’Haïti s’y retrouvent souvent seuls. « Quand des mandats d’arrestation sont émis à l’encontre d’un capitaine qui ne respecte pas les règles définies par le SEMANAH, celui-ci prend la fuite et réapparait quelques jours plus tard affichant les mêmes comportements», déplore Eric Prévost Junior avant d’indiquer que cette résistance n’est pas seulement observée sur l’ile de la Tortue dans le Nord-Ouest. « C’est la même situation à La Gonâve, Belle-Anse, Marigot » a-t-il confié.
En outre, M. Prévost a indiqué que les passagers continuent à résister en dépit des efforts déployés par les responsables en vue de sensibiliser la population à l’importance de porter le gilet de sauvetage lors des voyages en bateau. Ils s’en débarrassent quelques minutes après le démarrage. « Généralement, à une quinzaine de minutes de la côte, les passagers enlèvent leurs gilets de sauvetage mis à leur disposition. « Les passagers prétextent l’état de ce dispositif de sécurité et la chaleur que celui-ci provoque en élevant leur température corporelle », rapporte le directeur du SEMANAH qui dit avoir assisté à des mouvements de protestations de citoyens contre des capitaines ou représentants du SEMANAH qui exigent le respect de la loi ».
Hier mercredi, en milieu de journée, une embarcation transportant une trentaine de personnes à destination de l’ile de La Tortue a fait naufrage, au canal séparant cet ilot de la commune de Saint-Louis du Nord. Au moins 14 morts sont à déplorer suite à cet incident et 9 survivants ont été récupérés selon un bilan encore partiel communiqué par les autorités concernées.
Tout en promettant de fournir des informations définitives au sujet du nombre de victimes occasionnées par ce drame, le directeur du SEMANAH, Eric Prévost Junior réitère son appel aux passagers à la population à observer scrupuleusement les lois et principes édictés par les autorités en la matière, notamment le port du gilet de sauvetage.
Marc Andris Saint-Louis