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La passivité des politiciens face à l’insécurité quotidienne en Haïti

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Présentement, il est indéniable pour tous les citoyens qu’il existe un  très grave problème qui ronge et enfonce la société haïtienne dans un terrible néant, au point que les gens ne savent  plus à quel saint se vouer. Quant aux acteurs politiques beaux parleurs, ils constatent les faits, interviennent fréquemment dans des émissions de radio ou de télévision, mais sans vraiment se casser la tête, ni apporter leur plein soutien en vue de parvenir à une solution.

Certes, l’insécurité ne date pas d’aujourd’hui, mais la réalité quotidienne, les données statistiques concernant les cas d’assassinat, de vol à main armée, et de kidnapping signalé, soit plus d’une trentaine de cas rien que pour le week-end écoulé, les pleurs et lamentations des familles endeuillées par les multiples fusillades à Martissant, qui  sont aussi une forme d’insécurité atroce, les cris incessants de la population nous  font comprendre que tous les feux sont au rouge.

Malgré quelques efforts de certains dignitaires, quelques opérations occasionnelles menées par la Police Nationale en vue de démanteler certains groupes armés, l’insécurité ne cesse de croître sur le territoire national et la population s’est toujours livrée à  elle-même comme une orpheline qui patauge dans le cercle infernal de l’insécurité et de la misère.

Les conséquences sont  épouvantables puisque pas une seule journée ne se passe sans que des parents, des proches d’une victime ne viennent se plaindre pour un cas d’enlèvement, d’assassinat ou pour une demande d’aide financière sur une station de radio. Certains  fuient le pays en partant vers le Brésil, le Chili ou la République Dominicaine. D’autres restent  en proie à un stress quotidien tout en sachant que certains endroits sont infranchissables, sinon au péril de leur vie.  

Aucun secteur n’est épargné par le problème. Il y a par exemple les « Madan Sara » qui attendent les camions de marchandises venant des différentes zones de province (Belle-Anse, Anse-à-Pitres, Thiotte) et qui sont paniquées de savoir que leurs produits alimentaires vont périr puisque les camions sont bloqués depuis des jours à Michaud par les gangs du groupe des 400 Mawozo qui empêchent tout passage.

L’insécurité est comme un virus, elle se propage à un rythme très inquiétant. Après la contamination constatée de certaines zones comme Martissant, Cité Soleil, Ti bwa, Grand-ravine, Village de Dieu, la commune de la Croix-des-Bouquets est devenue désormais la cité des gangs armés avec l’indomptable groupe des 400 mawozo qui continuellement sème la terreur. C’est maintenant au tour de quelques zones dans la capitale, jadis réputées paisibles, mais maintenant troublées par des hors-la-loi (Thomassin, Pélerin, Laboule, Tabarre, Torcelle, Croix-des-Missions), sans omettre certaines zones provinciales de l’Artibonite et du Nord qui, d’être elles aussi gagnées par l’insécurité.

Malgré la montée vertigineuse de l’insécurité en Haïti, les politiciens n’en ont cure ; ils ne font que chercher, sans alternance démocratique, par le moyen de différents accords à accaparer le pouvoir dans une situation politique effrayante. Ils préfèrent s’engueuler, tirer à boulets rouges l’un sur l’autre à des fins purement personnelles.

Alors que, à ce moment crucial, il  serait indispensable que les acteurs politiques puissent se mettre ensemble dans un esprit de fraternité et de patriotisme pour faire face aux grands défis de l’heure  : a) la situation sécuritaire chaotique qui empire b) la crise humanitaire aigüe qui amène les gens à vivre dans une situation infrahumaine c) le chômage qui désormais devient l’allié de la jeunesse et tous les autres points qui vont dans un proche avenir placer Haïti en queue de liste des pays en voie de développement.  

Baby Stanley PIERRE

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