La plaie s’infecte
3 min readLes cas d’infection du coronavirus ont pris l’ascenseur en Haïti. Le MSPP, de nos jours dénombre par plusieurs dizaines les gens contaminés de la Covid-19. En moins d’un mois la situation a explosé.
Il y a de quoi à s’inquiéter. La gestion du ministère de la santé publique se révèle très inefficace. À bien observer la situation, tout porte à croire que, les autorités sanitaires ont perdu le contrôle de la pandémie.
Récemment, le directeur général du MSPP avait dit qu’il n’existe pas d’épidémie de fièvre dans le pays mais plutôt une épidémie de coronavirus. Il a fait cette déclaration à un moment où la clameur publique évoquait la présence d’une épidémie de fièvre. Plusieurs personnes ressentant ce symptôme ont succombé et continuent de s’écrouler. Cette fièvre transformée en corona fait déjà onze victimes au pénitencier national et plusieurs autres dans la prison civile des Cayes.
À ce constat, M. Adrien semblait avoir raison. Mais, le problème n’est pas là. Pourquoi autant de morts spontanés ? Seraient-ils succombés des suites de la pandémie ? Même le ministère n’en peut élucider.
Hormis les cas isolés de mort, la pandémie, constate-t-on, prend une vitesse de croisière. Les prisons civiles sont attaquées, l’administration publique, la PNH, l’hôpital de l’université d’état d’Haïti, la sous-traitance, des anciens cadres de l’état, des membres du secteur privé des affaires, font les frais de la maladie.
Une révision de stratégies s’impose. Le ministère est dans l’obligation de repenser ses interventions. À ce carrefour où nous sommes, les autorités sanitaires doivent penser à une communication massive de sensibilisation et, ce, avec l’implication des collectivités qui ne cessent de déplorer leur mise à l’écart.
Si l’on peut considérer les deux premiers mois comme une période d’observation, le moment est désormais venu pour le MSPP de mettre les pieds dans l’eau. Les décès suspects se multiplient, la peur s’installe, et le refus de croire, moindre qu’auparavant, n’est pas totalement écarté.
Pour l’heure, le ministère a vraiment du pain sur la planche. Déjà en déficit de matériels, de centres de prise en charge, d’hôpitaux appropriés, les pauvres médecins commencent à contracter le virus. La situation se détériore et, la pandémie par négligence de l’état, manque d’attention, ou laxisme, perce dorénavant toutes les structures du pays. La vigilance et un effort individuel sont les seuls moyens, parait-il, raisonnables de nos jours pour rester loin de cette pandémie qui côtoie nos murs, nos proches, etc.
La pandémie étend ses ailes et opère dans l’ombre. De la nécessité d’intensifier les gestes barrières.