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La première révolte des esclaves, le coup d’envoi qui a marqué la première révolution noire du monde !

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Dans la nuit du 22 au 23 août 1791, s’est produit un événement grandiose, sous le ciel étoilé de Saint-Domingue, ancienne colonie française, baptisée aujourd’hui Haïti. Alors que le pays était plongé dans un profond sommeil, les esclaves de la colonie avaient décidé de prendre en main leur destin et de conquérir leur liberté. Cette nuit fut décisive et elle a marqué le coup d’envoi de la première grande révolution noire du monde. Accrochez-vous !!! Un voyage vers l’extraordinaire vous invite à un grand voyage dans le temps! 

Pour bien comprendre les événements, il faut retourner dans les racines de l’histoire. Ayiti , Quiskeya, Bohio, appellations qui signifient terre montagneuse, était, autrefois, habitée par les indigènes, notamment les arawaks, les taïnos et les caraïbes. Peuple modeste, simple qui vivait de l’agriculture, de la pêche et de la chasse. Ils n’avaient pas de religions mais éprouvaient un profond respect pour les forces de la nature et vivaient harmonieusement avec la création. Les habitants d’Ayiti aimaient beaucoup la musique, la danse et les jeux de pelote. Ils aimaient également jouer des instruments, principalement le tambour et étaient de talentueux sculpteurs. Ils avaient, en effet, de remarquables talents artistiques. Mais ce bonheur allait connaître sa fin, le jour où débarquèrent sur leur terre paradisiaque des étrangers venus d’Europe.

Le débarquement des Espagnols sur l’île

Comme le raconte l’histoire, le 5 décembre 1492, les Espagnols ont débarqué au Môle Saint-Nicolas. Christophe Colomb, navigateur espagnol, surnomma la terre qu’il venait de découvrir « Hispaniola » signifiant : « petite Espagne ». Il s’amouracha alors de la terre des indigènes et y planta sa croix. Les Espagnols s’y installèrent rapidement et réduisirent en esclavage les habitants de la terre des montagnes. Ils pillèrent l’or et les richesses de la terre. Suite aux mauvais traitements reçus, les indigènes déjà en minorité, périrent par milliers au bout de quelques décennies, car, malgré leur résistance, ils ne possédaient pas les armes adéquates pour combattre les Espagnols. 

L’arrivée des Français en Hispaniola

Quelques années après le débarquement des Espagnols, les Français ont à leur tour débarqué et posé leurs bottes sur le sol d’Ayiti, en août 1640. Vingt-cinq années plus tard, soit en 1665, les Français se sont installés sur la terre des indigènes et ont commencé à instaurer la colonie. Les Espagnols toujours installés sur l’île décident de céder à la France la partie ouest de l’île en gardant les 2/3 restants par un accord, le traité de Riswyck en 1697. Les Français souverains et bien installés sur le territoire changent le nom de la colonie en Saint-Domingue. Pour faire fructifier la terre et enrichir la métropole, ils ont besoin d’une main-d’œuvre rigoureuse et active, par conséquent ils font venir des noirs de différentes tribus d’Afrique. Ces Africains différents les uns des autres vont endurer le martyr, mais grâce à leur travail, Saint-Domingue est devenue la plus productive et la plus riche colonie des Antilles, d’où son surnom : « la perle des Antilles ».

En dépit des richesses que procurai la terre, les esclaves n’en étaient jamais bénéficiaires . Au contraire, ils étaient traités comme des moins que rien, plus insignifiants qu’un meuble en bois, ne jouissant d’aucun statut juridique, d’aucun droit fondamental, ils étaient soumis à des traitements inhumains et travaillaient comme des bêtes en étant victimes de toutes les atrocités imaginables. Ils ont pourtant attendu environ 200 ans avant de se révolter contre leurs oppresseurs. Leurs révoltes ont pris diverses formes, on peut citer entre autres : le marronnage, les suicides, les empoisonnements de plusieurs colons,  etc. Mais c’est dans la nuit du 14 août 1791 que la vraie révolution a commencé l’insurrection ayant lieu au cours de la nuit du 22 au 23 août 1791.

La cérémonie du Bois Caïman

Comment parler du soulèvement du 22 août sans évoquer la cérémonie du Bois Caïman ? Cérémonie du Bois Caïman, comme son nom l’indique est une cérémonie vaudou qui a eu lieu dans la plaine du nord, dans la soirée du 14 août 1791. Durant cette cérémonie présidée par une mambo Cécile Fatiman, un houngan Boukman et assisté par Jean-François Biassou, de nombreux esclaves ont pris la ferme décision de conquérir leur liberté et ont signé un pacte de sang. Un cochon noir créole  fut tué et chacun but de son sang, acte qui devait les rendre invincibles. Ce soir-là, les esclaves ont commencé à marcher vers le chemin de leur liberté et ceci quel qu’en soit le prix.

Quelques jours après la cérémonie du Bois Caïman, dans la soirée du 22 au 23 août 1791, les esclaves de Saint-Domingue venus d’Afrique et les esclaves qui étaient nés sur la terre où régnait l’odeur du café ont pris les armes et ont massacré des milliers de colons, puis ont mis le feu à des milliers de plantations dans le nord en criant « Liberté ou la mort ». Cette soirée a ouvert la porte à la plus grande révolution noire anti-esclavagiste, antiségrégationniste et anticolonialiste que le monde a connue, elle a tracé le chemin qui a mené à diverses luttes acharnées pour la conquête de la liberté.

La nuit du 22 août est très significative. Ce soir-là, les esclaves se sont rebellés et ont pris les armes sans se soucier de leur propre sort, car en criant : « Liberté ou la mort ! « , ils criaient qu’ils ne vivraient plus comme esclaves et que leurs enfants non plus ne connaîtraient plus jamais cette condition inhumaine. La lutte de nos ancêtres pour la liberté n’avait pas d’autres objectifs que de briser totalement les chaînes de l’esclavage, de couper les ponts avec les Français et surtout de construire une HAITI, une République libre et souveraine où il ferait bon de vivre, où les notions de liberté, égalité, fraternité seraient respectées.

En ce jour qui marque les 230 ans de la première révolte des esclaves dans le cadre de la lutte pour l’indépendance, notre rubrique « Un voyage vers l’extraordinaire » exhorte chaque Haïtien et chaque Haïtienne à prendre conscience de ce passé glorieux et à suivre les traces de nos ancêtres en vue de libérer Haïti des chaînes qui  l’emprisonnent.

Leyla B. Pierre Louis

Pleyla78@gmail.com

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