La République Dominicaine a expulsé plus de vingt mille haïtiens au cours des six derniers mois
3 min readDans un rapport publié récemment, le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Refugiés (GARR) informe avoir constaté que des dizaines de milliers de nos compatriotes (hommes, femmes et enfants) avaient regagné le territoire national au cours des six derniers mois. Tandis que certains avaient quitté la République Dominicaine de leur propre chef, d’autres ont tout simplement été refoulés sans que leurs droits ne soient pas respectés, d’après le GARR.
20 629 haïtiens rapatriés et 78 195 autres sont retournés de manière spontanée en Haïti via des points frontaliers officiels ou clandestins, c’est ce qu’a révélé le Groupe d’Appui au Rapatriés et Refugiés (GARR) dans son bilan semestriel dressé par cette structure sur l’arrivée massive d’haïtiens les six derniers mois écoulés. « La commune de Ouanaminthe (Nord-Est) où il existe un point de passage officiel, vient en tête de liste avec un total 39 422 retournés dont 24 152 hommes, 13 686 femmes, 880 garçonnets et 704 fillettes. Ensuite vient Belladère, commune frontalière du département du Centre avec 18 984 retournés dont 13 914 hommes, 4 122 femmes, 533 garçonnets et 415 fillettes », a détaillé cet organisme de défense de droits humains.
« Pour les communes de Thomassique (Centre) et de Ganthier (Ouest), 9 823 et 4 655 retourné-e-s spontanés ont respectivement emprunté ces points frontaliers pour entrer en Haïti. Pour Ferrier (Nord-Est), on a eu 3 700 retourné-e-s et pour Cornillon (Ouest), on en a eu 1 611 », poursuit Le GARR.
Selon l’organisation, les rapatriements ou retours spontanés se font dans le mépris des droits des migrants qui sont l’objet de violences de toutes sortes, menaces, vols, escroquerie, dépossessions de leurs effets. « Certains ont déclaré avoir été contraints de verser de l’argent pour pouvoir traverser la frontière par des sentiers détournés ou dans les bois. Ils ont été aussi contraints de payer beaucoup plus chers pour le transport », a rapporté le GARR qui dit espérer que, durant le mandat du président dominicain Luis Abinader, la question migratoire entre les deux pays sera sera mieux traitée.
A l’origine des retours spontanés, la réduction de manière considérable des activités économiques provoquée par les mesures pour limiter la propagation de la Covid-19 en territoire voisin. « Sans emplois ni autres activités rémunératrices, des ressortissantes et ressortissants haïtiens ont été contraints de retourner en Haïti », a expliqué l’organisation en faisant état d’une hausse du nombre de retournés spontanés comparativement au mois de mars. « 28 581 retourné-e-s en juin contre 1 660 en mars », a-t-elle précisé.
Par ailleurs, le Groupe d’Appui aux Rapatriés et aux Réfugiés a fait savoir que ces migrants qui évoluaient à Santo Domingo, San Cristobal, Azua, Elias Piña, Las Matas, Duarte, Barahona, Higuey, Monte Cristi, Santiago, Boca Chica et San Pedro de Macoris, sont généralement originaires de Port-au-Prince, Belladère, Hinche, Thomonde, Jacmel, Cayes, Gonaïves, l’Artibonite, Saint-Marc, Arcahaie et Verrettes.
Marc Andris Saint-Louis