L’administration Biden sévèrement critiquée en raison des mauvais traitements infligés aux migrants haïtiens à DelRio
3 min readDes réactions fusent pour condamner le fait que bon nombre de migrants soient pris en chasse et rattrapés comme des esclaves par des policiers à cheval. Ces traitements inhumains ne font pas honneur aux Etats-Unis réputés comme terre d’accueil et de liberté, ont scandé des ‘’congressman’’ et des diplomates américains.
Les images des migrants haïtiens pourchassés par des gardes frontaliers a DelRio , au Texas, sont pour le moins troublantes. Elles font venir à la mémoire l’époque où les noirs ont été soumis à la servitude de l’esclavage. Aussi, le comportement de l’administration Biden dans ce dossier a suscité de l’émoi et pas mal de réactions au congrès américain tant du côté des démocrates que républicains.
« Ces images vous donnent la nausée. Il faut que cela cesse, ce type de violence », a martelé le chef démocrate du Sénat américain, Chuck Schumer. Rarement aussi critique du président démocrate, il a exhorté Joe Biden à mettre fin immédiatement aux expulsions des migrants haïtiens et à revenir sur les règles sanitaires adoptées en 2020 pour contrer la pandémie de COVID-19. Une de ces règles, aussi appelée Titre 42, autorise le refoulement de migrants.
« Nous ne pouvons pas poursuivre ces politiques ignobles et xénophobes venant de (l’ex-président Donald Trump), qui ignorent nos lois sur les réfugiés », a poursuivi le chef du parti démocrate au Sénat.
« C’est toujours la faute des autres », s’est alors étranglé le sénateur républicain Josh Hawley. « C’est une crise humanitaire …10 mille personnes vivent dans des conditions effroyables à cause de vos politiques », a lancé le congressman.
L’expulsion des migrants haïtiens, l’une des raisons conduisant à la démission de Daniel Foot
Critiquant durement ce qu’il appelle le traitement « inhumain » des États Unis aux migrants haïtiens ainsi que sa politique envers cette nation, le diplomate américain Daniel Foote, qui est connu pour avoir relevé des défis dans des pays difficiles a remis sa démission en tant qu’envoyé spécial des États Unis en Haïti.
Le diplomate de carrière n’y va pas par le dos de la cuillère en fustigeant la décision de l’administration Biden de refouler plusieurs milliers d’haïtiens sur la frontière Américano-Américaine dans le pays dans sa correspondance.
« Je ne serai pas associé à la décision inhumaine et contre-productive des États-Unis d’expulser des milliers de réfugiés haïtiens et d’immigrants illégaux vers Haïti, un pays où les responsables américains sont confinés dans des complexes sécurisés en raison du danger que représentent les gangs armés pour le contrôle de la vie quotidienne »,a écrit le diplomate américain, évoquant une approche profondément imparfaite de la politique des États-Unis envers Haïti.
Une décision qui viole le droit international
En effet, les Nations Unies ont exprimé leur profonde inquiétude face aux expulsions massives de migrants haïtiens par les Etats-Unis, qui pourraient contrevenir au droit international.
« Les expulsions massives et sommaires qui se déroulent actuellement en invoquant le Titre 42 sans tenter de déterminer les besoins en termes de protection sont contraires à la norme internationale et pourraient être assimilées à du refoulement, ce qui est condamné par le droit international », a souligné dans un communiqué le haut-commissaire de l’ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi.
Parallèlement, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU et l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), que dirige M. Grandi, avaient joint leurs voix pour rappeler que tout demandeur d’asile a le droit de voir sa demande examinée.
« Nous-mêmes sommes profondément inquiets du fait qu’il n’y ait eu aucun examen individuel dans le cas des Haïtiens », a déclaré une porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, Marta Hurtado, lors d’une réunion d’information régulière de l’ONU à Genève.
Mario Sylvain