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L’administration de Donald Trump envisage de choisir un autre pays pour diriger la MMSS en Haïti

La cheffe adjointe de mission américaine, Kimberly J. Penland, a déclaré à l’Organisation des États Américains (OEA) le 20 août 2025 que les États-Unis prévoyaient de doubler la taille des forces étrangères déployées en Haïti, avec peut-être un autre pays, plutôt que le Kenya, à la tête de la nouvelle équipe. C’est ce qu’a rapporté le média kényan, « The Kenya Times ».

Kimberly J. Penland a déclaré aux dirigeants étrangers présents à l’Organisation des États Américains (OEA) que les États-Unis rédigent une résolution à présenter au Conseil de sécurité des Nations unies pour « doter de ressources adéquates » la lutte d’Haïti contre les gangs et reprendre le contrôle de ses territoires.

Si elle est adoptée, la proposition devrait apporter des changements, même si elle s’aligne sur une proposition antérieure du Secrétaire général de l’ONU, António Guterres.

« Si le Conseil de sécurité de l’ONU poursuit ce modèle, nous chercherons également une participation régionale solide pour assurer le leadership stratégique de la force », a déclaré Mme Penland, en refusant toutefois d’entrer dans les détails de la proposition.

Pour le chargé d’affaires Wooster, c’est le même son de cloche. Il a déclaré, à travers une conférence de presse le 20 août dernier, que les États-Unis veulent modifier la MMSS afin qu’elle soit mieux apte. «  Nous voulons qu’elle dispose de tous les atouts, nous voulons qu’elle ait les pouvoirs, qu’elle ait le personnel et l’équipement nécessaires pour accomplir ce qui doit être fait ici », a-t-il déclaré. « Nous voulons nous assurer que ces corrections, ces réajustements, après une année de déploiement, soient effectués afin que cette force puisse être véritablement alignée, et que les ressources dont elle dispose correspondent au défi auquel elle est confrontée », affirme le chargé d’affaires Wooster en soulignant par ailleurs que les Kényans ont fait tout ce qu’on leur a demandé de faire.

Les mots du Secrétaire général de l’OEA, Albert Ramdin

La présentation du Secrétaire général de l’OEA, Albert Ramdin, lors de la réunion a également révélé les plans américains visant à modifier la MMSS et à repenser ses opérations.

M. Ramdin a présenté une feuille de route de trois ans, d’un montant de 2,6 milliards de dollars, pour Haïti aux ministres des Affaires étrangères représentant le groupe des 35 pays d’Amérique latine et des Caraïbes, ainsi qu’à une poignée de pays observateurs.

Il a déclaré que le plan reflète le manque de coordination pour aider Haïti à faire face à sa crise. À en croire M. Ramdim, cette proposition rassemble toutes les parties sous l’égide d’une commission inter-haïtienne de reconstruction.

Il a expliqué que la proposition est similaire à ce que les États-Unis et l’ONU ont cherché à faire après le tremblement de terre de 2010 dans le pays.

Il ne s’agit pas de dicter la conduite à tenir, mais de s’appuyer sur un cadre logique. Aucun acteur ni donateur ne peut résoudre la crise seul ; nous devrons tous collaborer, en fonction de nos capacités et de notre engagement spécifiques.

Le Kenya a déployé le premier contingent de 400 policiers en Haïti en juin 2024. Le dernier déploiement a eu lieu en février 2025, lorsque le Kenya a envoyé 144 policiers, portant le nombre total de policiers kenyans en Haïti à 744. Toutefois, un an après, il importe de rappeler que la mission multinationale d’appui à la sécurité n’a pas encore atteint sa capacité opérationnelle. Les gangs, quant à eux, continuent de gagner en puissance.

Jackson Junior RINVIL

rjacksonjunior@yahoo.fr

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